La Tabaski, une fête pas comme les autres

17 novembre 2010

La Tabaski, une fête pas comme les autres

Les gourmands (particulièrement les Sérère) ne retiendront de la Tabaski que le jour où l’on mange de la viande à satiété. Certes, le sacrifice du bélier est le moment marquant de la fête ; mais au-delà de ce rituel, il existe d’autres facettes qui ne sont pas moins importantes.

Place publique de Ndorong, Kaolack

D’abord, la Tabaski représente une occasion, pour les grandes familles, de se retrouver. Depuis quelques jours, Dakar, la capitale du Sénégal se vide de sa population ; chacun voulant passer les festivités dans sa région natale ou en compagnie de sa famille restée à l’autre bout du pays. Cette fête suscite beaucoup d’engouement et une certaine frénésie au niveau des préparatifs qui  accaparent l’attention de tous les Sénégalais. Si certains préfèrent prendre les devants pour mener à bien les préparations, d’autres choisissent d’attendre les derniers jours pour commencer les préparatifs. C’est sans doute ce qui explique l’effervescence au niveau des marchés et des « daraal » (enclos provisoires aménagés à l’approche de l’aïd) qui sont encore bondés à la veille du jour j. Les couturiers s’affairent aussi pour finir à temps les commandes. D’ailleurs certains d’entre eux n’ont pas hésité à faire des nuits blanches pour pouvoir respecter les contrats tant les commandes sont nombreuses. Pourtant, nombreux seront ceux qui n’auront pas leur boubou à temps.

L’autre événement marquant a lieu le jour j, juste avant le moment du sacrifice. Je me souviens qu’étant enfant, notre premier réflexe après le réveil était de vérifier si le mouton était toujours présent car nous entendions beaucoup d’histoires de moutons volés la veille de la Tabaski. Le matin vers 9h, les hommes parés de leurs plus beaux habits, spécialement conçus pour la situation, se rendent à la mosquée pour la prière. Moment solennel de communion où l’Imam après avoir dirigé la prière et fait son prêche immole son bélier pour que les fidèles puissent à leur tour procéder au sacrifice. Bien sûr, il y a des gens (sans doute des Sérère) qui n’ont pas la patience d’attendre et qui, une fois la prière terminée s’empresse de retourner chez eux pour en finir avec le mouton.

Dépeçage du mouton

Après la prière arrive le moment du sacrifice, étape marquant de cette journée. Ame sensible s’abstenir. Généralement, ce sont les hommes qui s’occupent de cette tâche. Après l’immolation et le dépeçage, les femmes entrent en scène et mettent en œuvre leur savoir-faire culinaire pour la préparation du déjeuner.

Pour finir la journée en beauté, le soir est le moment préféré pour faire le « Ziar ». Drapé des ses plus beaux habits, l’on rend visite aux proches et autres amis. Cette visite revêt un aspect très symbolique puisque l’on profite de cette occasion pour présenter ses excuses et se pardonner mutuellement. Quelque soit la nature des relations entretenues avec une personne, tout le monde se plie à cet acte de bienséance. C’est comme pour rappeler, si besoin est, que l’Islam est une religion de paix. Aussi je profite de ce jour bénit pour présenter mes excuses à toute la communauté de mondoblog.

PS: Spéciale dédicace aux femmes de la maison (ma maman et ma soeur Ndèye Soknha) qui ont préparé le repas; à mon grand frère Papelaye à Casa Blanca et à ma grande soeur à Mont Pellier

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Commentaires

Ameth DIA
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Oui c'est pour çà que j'ai fait référence deux fois aux Sérère. C'est une ethnie de chez nous qui entretient le cousinage à plaisenterie avec les Peul

Boukari Ouédraogo
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En un mot, on a su comment se passait le tabaski. Surtout qui ne maitrise pas trouveront leur compte.