L’Université des vaches et des chèvres
Ils sont présents dans notre quotidien, on les rencontre chaque jour que Dieu fait à tel point que l’on ne s’en rend même plus compte. Ils font partie du décor. Ils, ce sont nos amis les animaux, les vaches et autres chèvres, qui partagent avec les cinq milles étudiants sanarois l’espace qu’occupe l’Université Gaston Berger de St-Louis.
Reconnu comme un établissement d’excellence dans la sous-région, l’UGB a une facette que seule les sanarois connaissent. En effet, dans le campus social, il est très fréquent, à certains endroits, de rencontrer des habitants un peu spéciaux. Ces derniers, bien qu’ils ne soient pas des étudiants, sont présents tous les jours et font quasiment parti du décor très spécial de notre université. Il s’agit des vaches, chèvres et autres ruminants qui parcourent les lieux à la recherche de nourriture.
Chaque matin, en allant prendre le petit déjeuner, je tombe sur ce petit troupeau de vaches qui se s’est installé aux abords du resto 2. Autour d’eux trainent parfois quelques chèvres. Ce spectacle quotidien attirerait sans doute l’attention d’un bleu ou d’un étranger ; mais pour nous autres habitués à ce spectacle, cela n’a rien d’extraordinaire. Si vous vous posez la question de savoir « pourquoi il y a des vaches et des chèvres dans une université ? », sachez que la réponse est toute simple et banale. En fait l’UGB n’est pas implantée en plein ville comme c’est le cas à Dakar, mais à une dizaine de km au nord dans une zone sylvo-pastorale. Les villages aux alentours (Sanar Peulh et Sanar Wolof) sont peuplés majoritairement par des Peulh qui sont connus pour être de grands bergers. Bref pour faire simple, ces ruminants se trouvent sur leur territoire, là où d’autres vaches, des décennies auparavant voire même des siècles, sont venus paitre. Voilà la raison pour laquelle ils sont encore présents aujourd’hui. Cette situation ne semble déranger personne ; loin de là. Si les étudiants sénégalais se font souvent remarquer par leurs attitudes plaintives à la limite capricieuses, personne, jusque là n’a essayé de s’opposer à cette situation. Beaucoup d’entre nous trouvent même drôle d’avoir comme voisins des animaux. D’ailleurs si on considère bien la situation, c’est nous qui sommes les étrangers dans toute cette histoire.
Pourtant, il arrive une période où on a l’impression d’être dans une grande ferme. En effet, vers la fin année (entre mars et Juillet), c’est un véritable troupeau qui prend d’assaut le campus social. Ainsi la nuit tombée, il est possible de rencontrer une vingtaine (voire plus) de vaches stationnée à différents endroits, qui rumine paisiblement sans se soucier des étudiants qui vaquent à leurs occupations. A cette période le campus ressemble à un grand enclos. Sans compter les chèvres qui trainent jusque dans les UFR (unité de formation et de Recherche) ou encore des ânes et des chevaux que l’on rencontre rarement à des endroits un peu reculés.
Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’université comme la nôtre mais ce qui est sûr, c’est que l’UGB a un décor spécial. Le calme qui y règne et cette relation directe avec la nature est due à son isolation de la ville. Voilà pourquoi l’UGB est à l’opposée de tout ce qui se passe à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
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