Le « front », étape ultime pour les étudiants Sanarois.

17 février 2011

Le « front », étape ultime pour les étudiants Sanarois.

Depuis près de deux semaines, les étudiants de l’UGB sont en grève contre des mesures administratives qu’ils jugent injustes. Avec non moins de quatre AG tenues, pendant lesquelles 48h renouvelables étaient toujours décrétées, la CESL  (Coordination des Etudiants de Saint-Louis) a décidé à l’assemblée générale de ce matin, sous la pression des étudiants qui le réclamaient de plus en plus, de passer à l’étape supérieure, le «front ».

Qu’est ce que le « front » ?

Le front désigne l’étape ultime dans la revendication des étudiants de l’UGB. Lorsqu’après des jours de grèves, les autorités restent sourdes aux appels des étudiants, ces derniers décident d’aller au front (comme s’il s’agissait d’aller en guerre !). Le front consiste donc à se rendre à la porte d’entrée de l’université qui fait face à une route nationale (menant à la frontière mauritanienne) et de barrer cette dernière. Quelles sont les tactiques utilisées ? Les étudiants forcent tous les véhicules se trouvant sur la route à s’arrêter.  Ayant pris possession des véhicules (taxi ou véhicule de particulier ; ils ont surtout une préférence pour les bus et autres camions), ils les positionnent de telle manière que la route devient totalement bloquée et ensuite ils s’en vont avec les clés pour que les propriétaires ne s’en aillent pas avec leur voiture lorsque les GMI (groupe mobile d’intervention, ennemis jurés des étudiants sénégalais) interviendront.

Voitures stoppées pour barrer la nationale
véhicules immobilisés

Mais le front d’aujourd’hui était différent des autres. En effet les étudiants n’ont barré la route que pour quelques heures (2h environ). Ils en ont profité pour s’adresser aux sénégalais à travers les journalistes de la 2sTV (une chaine privée) qui sont venus filmer le mouvement et leurs revendications. A l’ordre du jour la suppression des Master professionnel par l’administration et les problèmes des bourses pour les nouveaux bacheliers dont le nombre a augmenté. Ce dernier problème inquiète beaucoup les Sanarois car jusque là, tous les bleus bénéficiaient d’une bourse. Mais cette année ci la donne a changé et les étudiants ont du mal à accepter cette situation.

étudiants attendant le discours des délégués
au dessus du minicar, les délégués tentent d'attirer l'attention des étudiants

Les étudiants sanarois vivent un début d’année universitaire  particulier à l’UGB. Connu et réputé pour le calme qui y règne, l’UGB a pris ces derniers mois les mauvaises habitudes de l’UCAD pour les grèves interminables et répétitives. Et la situation n’est pas prête de s’arranger car les étudiants sont décidés à aller jusqu’au bout pour avoir gain de cause. Pour rappel, nous avons déjà perdu un mois et demi de cours. Pour aujourd’hui, les délégués ont décrété 96h renouvelables … Affaire à suivre.

Discours prononcé par M. Guissé, un des délégués du CESL:Guissé1Guissé2Guissé3

Étiquettes
Partagez

Commentaires

Ameth DIA
Répondre

On l'espère tous. D'après l'AG d'aujourd'hui, les délégués vont rencontrer le ministre. Reste à savoir si çà changera quelque chose.

balde
Répondre

C’est vraiment désolant. Des grèves, il y en a partout. Mais dans nos universités, c'est trop; elles étouffent presque toute l'année scolaire. Je trouve que les autorités doivent trouver des moyens de mettre fin à cela, en apportant, bien sûr, des résolutions aux problèmes les plus récurrents (bourses, systèmes de formation, conditions pédagogiques...). en fait, la compétence des futurs responsables d'un État dépend largement de la qualité de leur formation. Donc je crois que le problème des grèves est un fléau auquel il faut efficacement faire face. Espérons que le gouvernement réagisse puisque les élections pointent du nez. Mais il serait vraiment regrettable que ça dure encore.