Home sweet home (3eme partie)

Article : Home sweet home (3eme partie)
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19 décembre 2012

Home sweet home (3eme partie)

Après la pause déjeuner méritée, nous reprîmes la route. On s’était fixé pour but d’atteindre la ville de Laâyoune et d’y passer la nuit. Nous étions sans doute un peu trop optimistes. Et vu les nombreux retards occasionnés, nous savions dejà que l’on avait très peu de chance d’y arriver le jour même. Au sortir d’Agadir la route se fait plus petite mais aussi plus sinueuse. Difficile de tomber sur de longues lignes droites qui nous permettaient d’aller au-delà des 100 km par heure. Et comme c’était la première fois que l’on empruntait cette route, on se devait d’être encore plus prudent.

 Une amende plutôt salée

policeEn parlant de prudence, il me sera difficile d’oublier ce passage que l’on a emprunté. Je n’avais encore jamais pratiqué une route aussi sinueuse, faite de virages incalculables à 180°. On se trouvait dans une zone montagneuse qu’il fallait « escalader », donc on se devait de redoubler de vigilance non seulement pour les voitures qui venaient d’en face mais aussi et surtout du vide qui était sur notre droite. Le paysage était quand même magnifique. Plus nous prenions de la hauteur, plus j’avais l’impression de me trouver dans les alpes avec le peloton de la tour de France ou encore dans les Côtes escarpées dans le monde virtuel de Dragon Age :-).

Arrivés au sommet, nous trouvons une zone plate et une longue ligne droite qui nous permettait enfin d’accélérer un peu et de rattraper le temps perdu – si c’était possible bien sûr. En plus, il n’y avait personne devant donc on accéléra ; sauf qu’une centaine de mètre plus, loin il y avait un poste de contrôle. Au milieu de la route, un homme en uniforme nous fit signe de nous ranger sur le coté. Arrivé à notre hauteur, il nous salua, vérifia les papiers du véhicule puis nous informa que l’on était en excès de vitesse. Sur le coup nous étions plutôt surpris et un peu sceptique, on n’avait pas l’impression de filer à vive allure. Seulement, le policier avait un radar à la main et il nous informa qu’on roulait à 89 km/h alors que la limite était de 80. On avait beau lui dire que l’on n’avait pas vu les panneaux ou encore lui sortir toutes sortes d’excuses, il s’en foutait pas mal. Il venait d’avoir une bonne prise, et il n’était pas question de la laisser s’échapper. Il nous fit comprendre que l’on devait payer une amende de 500 dirham (45 euros). Quand j’ai entendu cette somme, je me suis dit qu’il était sans doute en train de bluffer. Mais apparemment non puisqu’il s’éloigna de la voiture avec les papiers du véhicule en main. Je n’en revenais toujours pas, une amende à 500 dh…

Je suis resté tout seul dans la voiture, à attendre que Mor ressorte du poste de controle. Depuis ma position, j’entendais des éclats de voix qui provenait de là où il se trouvait. Je ne savais pas s’ils étaient en train de discuter ou de se disputer. Une dizaine de minutes plutard, on reprend enfin la route. Quand il m’a raconté ce qui s’est passé à l’intérieur, j’avais l’impression d’assister à une scène de marchandage. Oui j’ai bien dit marchandage, comme ces scènes que vous pouvez voir dans nos marchés où le client et le vendeur peuvent discuter pendant plusieurs minutes afin trouver un accord sur le prix d’un article. Un accord où chacun en sort vainqueur sauf que dans notre cas, c’était nous les perdants. On a finalement payé 200 dh (18 euros) au lieu des 500. On savait que cette somme irait  directement dans leur poche d’où cette sensation de s’être fait déplumé. Mais n’on avait pas vraiment le choix.      

Nous continuons  donc notre route, un peu dégoûté d’avoir laissé derriere nous 200 dh. Mais cette sensation de ne pas avoir perdu trop de temps nous remonta un peu le moral. Une centaine de km plus tard, on arrive à la ville de Tan-Tan. Il était 18 heures et le soleil commençait déjà à se coucher. A l’entrée de la ville, il y avait un monument représentant deux chameaux. Il y avait aussi un poste de contrôle. Dès qu’on les a aperçu, on se mit à rouler tout doucement : on ne sait jamais, peut être que l’un d’entre eux a un radar. Et pourtant, arrivé à leur hauteur, on nous annonça quand même une mauvaise nouvelle : nous venions de griller un panneau stop. On se retourna automatiquement pour voir de quoi il s’agissait et effectivement, il y avait un panneau de stop à droite de la chaussée, un peu dissimulée dans la pénombre.

On était à nouveau dans la merde et on aller entendre pour la deuxième fois dans la même journée, cette maudite somme de 500 dh. Je vous laisse imaginer l’état dans lequel nous étions. Un homme en tenue s’approcha de la voiture. Il se mit à nous faire la causette, à parler du beau temps, de foot, du Barça et de Messi… Ah oui je ne vous ai pas encore dit que les Marocains sont des férus de foot, et surtout de l’équipe de Barcelone. Vous connaissez sans doute l’expression : il ne faut pas être plus royaliste que le roi, et bien eux ils sont plus Barcelonais que les Catalans. Je n’étais pas vraiment d’humeur à lui parler mais comme il avait l’air un peu sympathique, je fis l’effort de lui répondre en esquissant un sourire.

Après une minute de plaisanterie, on passa aux choses sérieuses. On sortit à nouveau les mêmes excuses mais comme l’autre officier, il en n’avait rien à foutre. Il nous rappela notre infraction et l’amende que nous avions à payer. Mais dans un élan de « magnanimité », il nous fit comprendre que l’on pourrait ne pas payer cette amende en contrepartie d’un cadeau pour lui. On essaya de négocier une nouvelle fois mais c’était peine perdue. On lui remit alors un billet de 50 caché entre les papiers du véhicule qu’il plongea discrètement dans sa poche avant de nous remettre nos papiers et de nous souhaiter bonne route. Nous repartîmes désabusés et déplumés à nouveau. Sur le coup, nous ne savions pas s’il fallait en rire ou plutôt nous morfondre dans la complainte. On a préféré en rigoler même si il n y avait rien de drôle.

 

Nous étions toujours dans la ville de Tan-Tan, le soleil avait complètement disparu et comme nous ne roulions pas la nuit, nous avons décidé de faire une escale et de trouver un hôtel. Sable d’Or, je me rappelle encore du nom de cet hôtel parce que la gérante était une véritable beauté. Son teint basané, le contour de ses yeux noirci à l’eye liner, ses cheveux cachés sous un voile… Oui j’ai eu le temps de remarquer tout cela; parce que je ne pouvais m’arrêter de la regarder. En plus d’être très belle, elle était très sympathique… Enfin un peu de douceur dans ce monde de brute 🙂 .

A suivre   

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