Ameth DIA

Lettre d’un sénégalais lambda à son neveu

image

Bonjour  cher neveu

Comment vont les choses depuis la dernière fois qu’on s’est vu? Cela fait d’ailleurs une éternité qu’on ne s’est pas parlé au téléphone. Il faut dire que le réseau est tellement pourri de ce coté ci du pays que parfois je me demande si ces opérateurs téléphoniques sont au courant de notre existence. Communiquer avec l’extérieur relève souvent du parcours du combattant. Déjà faudrait-il que le réseau t’en laisse l’occasion, lui qui fout très souvent le camp pour aller je ne sais où; laissant la place à Africell le gambien. En parlant de la Gambie, j’aime souvent dire à mes amis que ici, on est plus proche de chez Yayah que du Sénégal. La preuve, même pour écouter la radio là, c’est difficile. On a aucun problème pour capter Capital FM, AfriRadio et trois autres radios gambienne dont je ne rappelle jamais le nom. Mais c’est la croix et la bannière pour écouter RFM, RSi, Sud FM. Seul Walfadjri se laisse écouter facilement mais comme je déteste écouter un journal où les gens ne font que se plaindre, je n’écoute que RFI. Ainsi, j’ai l’actualité mondiale et si jamais il se passe un truc super important du côté de chez vous, je serai au courant.

En parlant de gens qui se plaignent, il parait que ces temps-ci, tout le monde ne parle que de Macky Sall et de son supposé Wax-waxeete. Je dis supposé car selon qu’on soit anti ou pro Macky, la vision change Vu de loin, je me dis que les sénégalais aiment beaucoup parler de sujets qui les divertissent et leur font oublier les choses les plus importantes. Que ce soit 5 ou 7 ans j’aimerais bien que tu m’expliques quel incidence cela aura dans notre quotidien. Le goorgorlou que je suis sera toujours obligé de se dépatouiller pour ramener quelque chose à la maison. Ce n’est pas parce que notre Président ne fera que 5 ans au pouvoir que les Dieg à la maison cesseront de demander leur dépense quotidienne. Alors pourquoi perdre autant de temps et de salive à polémiquer sur une promesse d’un politicien. Ne dit-on pas par ici que « parole de politicien ne vaut pas la peine de battre son fils, encore moins de lui donner la main de la petite dernière de la famille »?
Mon neuveu je suis étonné que les sénégalais soient étonné et surpris par cette décision. Depuis quand les promesses électorales sont elles respectées ici? Ils nous promettent tous monts et merveilles lorsqu’ils sont dans l’opposition, mais une fois au pouvoir, ils font le contraire. Fais comme moi mon neveu, n’accorde jamais ta confiance à un homme politique, n’attend jamais d’eux qu’ils embellissent ton quotidien. Ou alors tu vivras très souvent dans le désespoir.

Bon laissons de côté la politique et passons aux nouvelles du village. Ton cousin a beaucoup grandi. Il devenu très musclé des mollets à force de parcourir des kilomètres chaque jour pour aller au lycée. Tu te rends compte, sur plus de 15 km en allant vers la frontière, il n’y a qu’un seul lycée. D’ailleurs ces derniers jours il économise ses forces car leurs profs sont en mouvement.  On croirait presque qu’ils ne sont jamais satisfaits, à force d’être tout le temps en grève. Et le plus drole, c’est que quand ce ne sont pas les enseignants, ce sont les élèves qui sortent dans les rues soit parce que les salles de classes sont pleines à craquer, soit parce qu’ils leur manquent un prof.
Tu te souviens de la femme de Tapha!? Elle a encore accouché. Elle en est à son huitième ou neuvième, je ne sais plus. La pauvre elle ne doit pas être au courant des moyens de contraception. Cette fois ci elle a accouché avant d’arriver au dispensaire du coin. Tu te rappelle de l’état de nos routes, elles sont toujours pareilles voire pires même. Transporter une femme enceinte en travail sur une charette avec des routes quasi inpraticables, voilà ce à quoi sont confrontées les femmes de la zone.
Pourtant il y a quelques mois de cela des gens habillés en Gillets oranges sont venus dans la zone. Ils prenaient des prélèvements du sol, mesuraient je ne sais quoi et mettaient des inscriptions à différents endroits le long de la route. On pouvait voir des chiffres écrits sur un bloc de pierre ou sur un tronc d’arbre. Les gens d’ici s’entousiasmaient à l’idée de l’arrivée d’une route goudronnée. Ils commençaient déjà à rêver des retombées économiques et de l’amélioration de la mobilité que ça apporterait. Mais avec le temps leur enthousiasme s’est dégonflé. Les hommes en gillets oranges sont repartis avec leurs matériels et leur 4×4 et on ne les a plus revus. J’ai bien peur qu’on doive à nouveau patauger dans la boue l’hivernage prochain. Mais par la grâce de Dieu tout ira bien.

Trêve de descriptions négatives, parlons un peu de toi. Ta situation s’est elle améliorée? La dernière fois que j’ai parlé à ta mère, elle se désespérait de ton cas. Il parait que avec tous tes diplômes tu n’arrives toujours pas à décrocher un boulot. Elle désespère même de réussir à te trouver une épouse. À bientôt 35 ans, il y a de quoi s’inquiéter. Je t’aurais bien proposer de venir travailler avec moi ici aux champs mais même les jeunes du coin préfèrent partir en ville, attirés par ses mirages. Comment pourrai-je convaincre un jeune citadin, diplômé de surcroît, de tout laisser tomber pour retourner à la terre quand les villageois eux même ont peu d’estime pour cette dernière.

Mon cher neuveux, sache que la vie est dure, elle l’a toujours été sauf que de nos jours les choses se sont empirées. Mais heureusement notre destin nous appartient même si il donne souvent l’impression de jouer à cache-cache. Ne perds pas espoir et dit-toi quoi quelque soit ta situation, tu peux t’en sortir. N’attend l’aide de personne, surtout pas de nos politiciens car leurs intérêts sont ailleurs. Notre développement émergence ne se trouve pas entre leurs mains. Tient bon et par la grâce de Dieu, tout ira bien.

Ton Oncle


Tuer la petite souris

image

C’est quand même dommage qu’on ne puisse pas  exaucer nos souhaits d’un claquement de doigt ou à l’aide d’une baguette magique. Ça nous éviterait d’essayer de trouver des solutions à des problèmes difficiles, voire complexe. En ce moment, je suis à bout, au bord de la crise de nerf. Tout ça à cause d’une petite bestiole qui a fini par hanter mes nuits au point de me terroriser. Je ne sais pas ce que vous leur trouvez de mignon, mon opinion à leur égard est tout autre. Moi je les trouve répugnantes, vicieuses et par dessus tout agaçantes. A force de coup bas, et c’est peu de le dire, elles ont réussi à éveiller mes envies d’extermination, moi l’un des mecs les plus pacifistes au monde. Seulement voilà, il y a un grand faussé entre vouloir une chose, et parvenir à ses fins.

Vous avez peut être déjà deviné la bestiole dont je vous parle. Si tel n’est le cas, alors laissez moi vous faire une confidence: je n’aime pas les souris. Je trouve même que le verbe aimer est trop tendre et trahit mon ressenti. Oui je devrais plutôt dire je déteste, je hais les souris. Depuis plusieurs mois, je vis avec une colonie de ces sales bestioles. Au début tout allait bien puisque nous ne partagions pas le même territoire. Elles étaient en haut sur le toit en paille et moi en bas dans mon bazar habituel. J’entendais leurs bruits, des cris le plus souvent. On aurait dit qu’elles se chamaillaient la plupart du temps, ou alors elles ont une drôle de façon de s’amuser J’entendais aussi leurs déplacements. Le toile mis pour renforcer l’étanchéité de la toiture favorisait cela. Je les entendais très souvent, mais je ne les voyais presque jamais. Chacun était bien dans son coin, jusqu’au jour où elles décidèrent qu’il allait en être autrement.

Un film d’horreur de mauvais goût

Ce que je m’apprête à vous raconter n’est pas une invention de ma part. Je le dis parce que cela vous paraîtra invraisemblable, mais ça s’est réellement passé. Une nuit, pendant que je dormais profondément, je fus tiré du sommeil par un bruit pour le moins bizarre et effrayant. D’un sursaut je m’étais réveillé, cherchant dans la pénombre, ma lampe torche que j’ai eue du mal à trouver. Le bruit se poursuivait toujours et sur le moment je ne pouvais savoir ce qui était à l’origine. Je descends alors prudemment du lit et J’allume la lampe de la chambre. Comme je ne parvenais pas à voir ce que c’était, j’ai alors cru que cette chose dont on préfère ne pas prononcer le nom m’avait rendu visite. J’ai cherché dans la chambre quelque choses qui pourrait me servir comme arme, mais il n’y avait rien d’autre qu’un mince bâton d’environ un mètre et quelque qui me servait à maintenir la porte fermée. Grossière erreur de ma part car en brousse, il faut toujours avoir un coupe-coupe ou un gros bâton à coté de son lit juste au cas ou. Muni de ce frêle bâton qui risquait de se fracasser au moindre impact, je me rapproche doucement de l’endroit d’où provenaient les cris. Imaginez ma surprise, lorsque je vis un rongeur, en train d’avaler les pattes d’un crapeau. Oui j’ai bien dit un rongeur. Il était plus gros qu’une souris normale, mais plus petit qu’un rat. Il semblait avoir un long museau dans lequel il serrait fermement les pattes arrières du pauvre batracien qui criait et se débattait comme il pouvait. Un sentiment d’effroi s’échappa de mon corps. Jamais je n’aurais imaginé assister à un tel spectacle. Passé le moment de stupeur, j’ai quand même cherché à libérer la pauvre bête tout en prenant soin biensûr de ne pas trop m’approcher du rongeur. On ne sait jamais, il pourrait lui passer l’envie de s’attaquer à quelque chose d’un peu plus appétissante. Opération réussie, avec quelque difficultés au passage. La bestiole ne tenait pas à lâcher sa prise aussi facilement. Depuis ce jour je me suis dit que plus rien ne m’étonnera d’eux. Seulement j’étais loin d’imaginer ce qui allait suivre.

Début de l’invasion

Je disais que nous vivions bien tranquilles, chacun dans son coin, elles en haut, et moi bas. Mais ce  statu quo n’allait pas durer. Du jour au lendemain, je commençais à les voir en bas. C’était le plus souvent des apparitions momentanées et furtives. Elles passaient à toutes vitesse. Il faut dire qu’elles sont rapides. A peine on a le temps de les apercevoir qu’elles ont disparu. Comme si cela ne suffisait pas, les souris ont commencé à creuser des trous dans ma chambre rendant leurs apparitions plus fréquentes. Je ne sais pas vraiment combien elles sont, mais j’en voyais souvent une ou deux. Par contre, il n’y avait pas que deux trous dans ma chambre. Elles avaient même creuser sous mon lit en banco, ressortant au passage toute la terre à l’extérieur. Ce qui faisait que ma chambre ressemblait à un champs de patate. J’ai beau balayé et faire sortir la terre, il en arrivait encore et encore et encore. Comme si cela ne suffisait pas de salir ma chambre, elles se mettent à grignoter tout ce que je dépose dedans. Bout de pain, gâteau emballé dans du papier alu, fruits déposés en  attendant qu’ils murissent. Elles ne laissaient rien passer. Et le plus agaçant, c’est que parmi elles, il y a un souriceau, expert en prélèvement de nourriture. Elle trouve toujours un moyen pour atteindre sa nourriture. Soit elle se faufile dans le moindre petit espace, sa petite taille lui facilitant la tâche ; ou alors elle utilise la méthode Rambo et troue tout simplement le tissu qui me sert d’emballage. En ce moment, j’ai un foulard perforé à plusieurs endroits et un de mes habits a aussi connu le même sort. Autant vous dire que je suis complètement frustré quand je découvre un trou dans la nourriture.

Tuer la petite souris et ses compaires

Soyons d’accord sur une chose, il n’y a pas de date de péremption pour un poison. Normalement plus il est mal entretenu, plus il doit être nocif. Alors pourquoi se fait-il que ces souris ne soient toujours pas mortes? J’avais acheté en premier lieu un raticide de couleur rose. C’était des sortes de granulés qu’il fallait juste déposer pour qu’ils soient mangés par les rongeurs. Échec total, elles ont complètement ignoré le produit. Peut être qu’il n’était pas à leur goût. Je suis alors retourné au Lima et j’ai acheté un autre produit. Cette fois ci c’était une poudre noire, et il faut le mélanger avec de la nourriture. Cette poudre est réputée très efficace mais apparemment pas assez efficace contre mes souris. J’ai fait un mélange pain plus patte d’arachide plus poison, et disposé trois à quatre mélanges dans ma chambre. A mon réveil, trois des quatre mélanges ont disparu. J’ai crié victoire trop tôt mais la nuit suivante, je les entendais encore de plus belle. C’est à croire que ce souriceau prenait un malin plaisir à courir juste derrière mon oreillier. Le bruit agaçant de ses petits pas sonnent encore dans mon esprit. J’ai aussi acheté un autre poison, même effet, même déception. De toutes les souris que j’ai cherchées à éliminer, un en seule est morte. Comment vous le dire sans me ridiculiser encore plus? Elle s’est tuée elle même, la tête prise dans un filet qui trainait par là. Même dans la mort elles réussissent quand même à me narguer.

Au final, on dirait bien que j’ai perdu la bataille contre souris and co. L’autre jour, une souris s’est même permise de me passer dessus pendant que je faisais ma salât. Mais je n’ai pas dit mon dernier mot. Il me reste encore quelques produits à tester. Même après plusieurs échecs, Il doit bien y avoir un truc qui pourra les éliminer. Sinon dans le pire des cas, il faudra que je songe sérieusement à me trouver un chat. Pas un qui passe tout son temps à dormir, non un chat du genre de Mousmi. Un bon chasseur très affûté. On verra alors si elles continueront à faire la grosse tête.


Pardonnez-moi Sempai… j’ai spoilé Naruto (1ere partie)

image

Contrairement à bon nombre  de fans, j’ai découvert Naruto sur le tard. Pour vous faire une idée, quand j’ai commencé à suivre l’anime Naruto, les autres étaient déjà  dans la période Shippuden. Je devais être sur une autre planète ou complètement à la masse pour passer à coté d’un truc pareille. Je ne sais pas, j’avoue que j’ai encore un peu de mal à m’expliquer ce fait. Mais puisqu’il faut un début à toute chose, je vais vous raconter comment j’ai découvert l’univers qu’a crée Masashi Kishimoto.

Le hasard fait bien les choses

Tout a commencé un après midi à Kaolack. Nous avions l’habitude, mes potes et moi, de squatter la maison d’un ami qui avait un ordinateur fixe assez puissant pour lancer quelques jeux vidéos. Mais ce n’était pas tout, il avait aussi le luxe d’avoir internet à domicile, dans sa chambre en plus, le graal quoi. A l’époque, on allait chez lui pour jouer aux jeux vidéos, moi particulièrement; mais on en profitait aussi pour mater des clips vidéo de rap américain. On était en plein dans notre délire jeunes ados, grand consommateurs de « gangsta rap ». A force de regarder des clip de 50 cent et compagnies à longueur de journée, de voir des femmes à moitié nues se trémousser et se tenir dans des positions à faire hérisser les poils d’un barbu, il nous arrivait aussi, juste pour le fun, de regarder d’autre vidéos. C’est comme ça que je suis tombé, tout à fait par hasard, sur cet extrait qui mettait en scène le combat entre Kiba Inuzuka vs Naruto Uzumaki.
  https://youtu.be/LbNUwx17n78
Naruto vs Kiba & Akamaru

Je ne me rappelle plus si la vidéo était en français, en japonais, ou
en anglais. Peu importe ce qu’ils se racontaient, la scène de baston avait plus que attiré mon attention. J’ai continué ainsi à regarder des vidéos sur YouTube mais pas plus. Toujours pas d’épisodes visionnés. A cette période, les chaînes câbles ne couraient pas les rues, internet n’était pas aussi rapide que maintenant (si on peut appeler ça rapide) et par dessus tout, le streaming, on connaissait pas encore. J’ai alors attendu jusqu’à ce que j’aille à l’Université pour pouvoir enfin découvrir ce qui allait devenir une vraie passion.

Rock lee vs Gaara

Deux heures de connection, une heure de streaming

Haa l’Université ! La période la plus cool dans la vie d’un jeune. Plus de parents pour vous dicter votre conduite. Pleins de nouveaux potes, les confréries, les nuits blanches, les premières virées en boite, les filles, et le meilleur pour la fin, un blondinet turbulent du nom de Naruto.
Ce n’est qu’en 2008 que j’ai réellement commencé à suivre Naruto. Pour ce faire, j’allais très souvent au cybercafé de l’Amicale UFR-LSH dont la gérante était une dame très accueillante et particulièrement belle. Le cybercafé avait à peine une dizaine de machines, mais possédait une connection assez rapide pour le streaming. Oui à cette époque je savais ce que c’était le streaming.

Rock Lee vs Kimimaro (drunk)

Quand j’ai commencé mes recherches, j’ai tout de suite découvert qu’il y avait deux animes, un qui retrace l’enfance du personnage principal et un autre plus récent qui est la suite du premier volet. Sans vraiment hésiter, j’ai tout de suite choisi de débuter par le commencent. L’idée de suivre une série en cours de route et d’ignorer tout un tas d’intrigues ne me tentait pas  vraiment. 
Au début, ce ne fut pas facile de trouver un site offrant en streaming tous les épisodes. Entre les liens morts,  et autres sites truffés de pop-up il m’a fallu beaucoup de patience avant de trouver le bon. Dès que ce fut fait, je venais souvent surfer. Je prenais toujours deux heures de connection à 400fcfa. La première heure, j’en profitais pour faire mes recherches et consulter mes mails et la seconde était destinée au visionnage de trois épisodes. Pour y arriver, j’avais une astuce. J’ouvre une  page de navigation différente de la première qui est réservée aux études et je lance le premier épisode à visionner. Dés que la vidéo démarre, j’appuie sur pause et je la laisse charger en arrière plan tout en continuant mes recherches. Je jette de temps en temps un coup d’œil pour voir où elle en est et dès qu’elle finit de charger je fais de même pour la deuxième, pareille pour la troisième. Une fois la première heure terminée, je me retrouvais d’habitude avec deux épisodes et demi, le troisième continuant de charger pendant que je visionne les deux premiers.
https://youtu.be/7f2GfPIoHEc
Orochimaru vs Sasuke (English sub)

J’avais ainsi visionné une bonne partie des épisodes, puis quand j’ai découvert les logiciels de téléchargement vidéos, je les ai utilisés pour télécharger directement depuis le site de streaming la totalité des 220 épisodes que j’avais gravés sur différents CD J’ai donc visionné tous les épisodes sans même me rendre compte qu’il y avait plein d’épisodes filler, qu’on appelle plus communément hors séries.  Contrairement aux hors séries de Naruto Shippuden qui sont souvent de très mauvaise qualité scénaristique, je n’ai pas le souvenir de ne pas avoir apprécier un seul épisode de Naruto.

Pendant tout ce temps j’ignorais tout ce qui était entrain de se passer dans Naruto Shippuden. Ça ne m’interessait même pas pour le moment. Plus je visionnais l’anime, plus je devenais fan. L’attitude de Sasuké envers Naruto m’exasperait, Konohamaru et Jiraya m’ont fait plier de rire, Orochimaru m’a foutu la chaire de poule,  l’infirmité de Rock Lee m’a presque arraché des larmes et Itachi… que dire d’Itachi? Je n’arrivait toujours pas à cerner la psychologie de ce personnage mystérieux. Tous ces éléments ont fait que j’ai adoré regarder Naruto. Je savais déjà que la suite ne pouvais être que meilleure. Cependant, j’ignorais que j’allais être soumis à autant de tentations, moi qui n’aime pas vraiment les spoils.
A suivre…


Au voleur

« J’ai des envies d’insultes. Traiter de tous les noms d’oiseaux possibles une personne en particulier; que dis-je, insulter sa mère. Au moment où je vous écris, j’ai les doigts qui me démangent, j’ai bouche pleines d’insanités, prête à déverser toute ma colère, toute ma haine. Heureusement que j’ai l’esprit qui m’empêche de me laisser aller, heureusement qu’il me reste encore un peu de « soutoura », heureusement que j’ai reçu une bonne éducation. »

Je n’ai pas pu aller  plus loin, saisi que j’étais par la colère. Heureusement que j’avais l’esprit trop troublé pour continuer sinon Dieu Seul sait ce que j’aurais pu écrire. Les jours passant, les choses se sont apaisées, et ce n’est qu’aujourd’hui j’ai pu reprendre la plume pour vous raconter ce qui m’est arrivé.

Vendredi 28 novembre, il est 14h passée de quelques minutes. Je hâte mes pas pour ne pas rater la prière du vendredi. Au moment où je  pénètre la mosquée, l’imam était déjà entrain de faire son houdba. Je me faufile entre quelques fidèles qui sont assis sur des nattes puis à mon tour, je m’assieds au deuxième rang, au même endroit que le vendredi dernier, celui d’avant, bref comme tous autres vendredis. A peine cinq minutes d’attente, et c’est le début de la salât. En coeur, nous suivîmes les mouvements de l’imam, lançant au passage quelque Allahou Akbar et Amen. Deux raka plus tard, c’est la fin de la salât. Avant que les fidèles ne se dispersent, des prières sont formulées à l’endroit des disparus, malades et autres nécessiteux. Une fois sorti de la mosquée, je hâte à nouveau le pas. J’avais faim et je ne pouvais m’empêcher de penser au Yassa Lapin que j’avais préparé et qu’on allait manger pour le déjeuner. En partant j’avais pris le soin de tout fermer à clef. Arrivé devant ma chambre, je les sors de ma poche, puis j’ouvre la porte. Je remarque au passage, qu’elle s’ouvrait d’une façon un peu bizarre comme si elle avait été déplacée. Je la remet alors en place, pénètre dans la chambre, et en jetant un coup d’œil sur mon lit, je constate que l’ordinateur portable que j’avais laissé en charge avait disparu.
Comme je suis un peu tête en l’air et qu’il m’arrive souvent de chercher mes affaires quelque part alors que je les ai déposés ailleurs, je plonge dans mon lit pour fouiller dans le bazar  permanent qui y est. Je ne trouve rien. Je sors du lit, regarde au dessus du moustiquaire, là non plus rien. Debout, je regarde autour de moi, aucun signe de mon PC. Confus et troublé, je demande alors à mon cousin s’il n’avait pas mis mon PC dans sa chambre. A sa grande surprise, il me répondit non mais vérifie quand même s’il ne s’y trouve pas. Là non plus rien, c’est normal puis que je suis le dernier à être sorti de la maison et que j’ai moi même fermé la porte de ma chambre tout en y laissant l’ordinateur en charge. Je rentre à nouveau dans ma chambre et là je vois le témoin vert du transpositeur allumé. Plus d’ordinateur, plus de chargeur, et plus de smartphone non plus. C’est à cet instant précis que j’ai réalisé que je venais de me faire cambrioler.

J’étais là debout dans ma chambre, l’esprit troublé, les membres paralysés. Je ne sais pour quelle raison, mon coeur battait à cent à l’heure. Je ne parvenais plus à parler. On aurait dit que j’étais piégé dans un cauchemar. Je ne savais plus que faire, comment réagir. J’étais sous le choc. J’ai ensuite eu une avalanche de questions.  Pourquoi, comment, qui? Qui a pu faire une chose pareille? Comment a-t-il procédé? Et pourquoi? Le choc a moitié encaissé mais l’esprit encore troublé, je me rends à la maison d’à côté pour me renseigner s’il n’ont pas vu ou entendu quelque chose de suspect. Ils n’ont vu personne passer, encore moins entendu les chiens aboyer. Sans trop m’en rendre compte, je détenais là une information importante. S’ils n’ont pas aboyé, cela veut dire que la personne qui a fait le coup leur est familière. Donc le scélérat connait bien la maison et y vient fréquemment. Cela dit, le champ de recherche n’en est pas pour autant restreint car nombreux sont ceux qui entrent et sortent.
Je reviens à nouveau dans ma chambre, regarde encore pour la énième fois si je ne l’ai pas déposé ailleurs. Et à chaque fois j’étais encore plus abattu que la précédente. Je sors dehors pour voir par terre si je n’arrivais pas à distinguer des traces de pas de l’intru. C’était peine perdue, je n’arrivais même pas à distinguer mes propres pas de ceux de Idy, ou encore des gamins qui viennent au puis. Je m’isole alors. Assis sous un manguier, le regard perdu, je n’arrêtais pas de rejouer la scène dans ma tête. Je suis le dernier à être sorti de la maison, j’ai pris mon bain, enfilé un kaftan et fait mes ablutions à la va vite et surtout j’ai fermé à clé ma porte. Mais celle ci n’étant pas complètement scellée, le voleur a pu rentrer sans grande difficulté en la forçant.
Malgré le fait que nous étions tous consternés, il fallait quand même que l’on fasse le point. Alors on s’est assis on a essayé de réunir le maximum d’informations. Premièrement les chiens n’ont pas aboyés donc le cambrioleur connait bien les lieux. Deuxièmement il connait aussi très bien nos habitudes car il savait qu’il n’y aurait personne à la maison les vendredi à l’heure de la prière, donc il devait être entrain de m’observer pendant que je me préparais. Et troisièmement, il n’a ciblé que ma chambre, et pourtant, Idy avait laissé ses clefs sur la serrure et qu’il avait lui aussi un ordinateur portable dans sa chambre. Donc le voleur savait exactement ce qu’il venait chercher dans la mienne, il ignorait juste qu’il pouvait empochait le jackpot en visitant aussi l’autre  chambre. Bref il a bien planifié son coup, tellement bien qu’il savait qu’il n’y avait rien dans d’intéressant dans  l’autre sauf que ça c’était avant que Idy n’emménage.

Voilà, nous savions comment qu’il a procédé, quel est son profil, mais impossible de désigner un nom. Le plus ironique et rageant dans tout ça c’est que tout le monde devient un suspect potentiel. Seulement, on ne peut accuser personne car n’ayant pas de preuves. J’ai d’abord penser à un nom, puis à un autre et ainsi de suite mais je ne pouvais me permettre de citer quelqu’un sous peine de  des problèmes. Comble du désarroi, nous étions un vendredi après midi. Je n’étais pas sûr qu’en allant à la sous préfecture de Wack je trouverais un agent pour faire ma déposition. En plus nous étions à un jour du grand Magal de Touba (pèlerinage annuelle à la capitale du mouridisme). Mouride ou pas, tout le monde en profite pour ne pas aller travailler. Et pour finir faire une déposition ne servirait absolument à rien car ils ne prendront même pas la peine de faire une enquête. Il ne me restait plus qu’à aller voir le chef de village et l’informer de la situation.

N’ayant pas plus de solutions, on est obligé de laisser tout entre les mains de Dieu comme on aime le dire par ici. J’ai alors fait les ablutions, étalé ma natte, et fait deux rakas. Et finissant ma salât, j’ai prié le Tout Puissant de maudire celui qui a commis un tel forfait. Maintenant je comprends mieux pourquoi les voleurs se font lyncher par la foule lorsqu’ils se font prendre.


Scorpion

image

J’ai très souvent entendu ces histoires de personnes qui se sont faits piquer par un scorpion, de la douleur qui s’en suit, mais je n’avais encore jamais vécu cette expérience.

 

Depuis que je suis à Koutango, je vois fréquemment des scorpions. Malgré ma mauvaise vue, il m’est souvent arrivé de les apercevoir pendant la nuit. Je me rappelle même qu’à deux reprises, j’ai pu voir dans la pénombre, un gigantesque scorpion qui se rapprochait de nous. Après l’avoir tué, on a pu constater le lendemain matin, le danger auquel nous étions exposés. En effet, le scorpion était tellement noir qu’il en devenait presque verdâtre. Il avait de grosse pinces et une queue au bout de laquelle se trouvait un dard tellement visible qu’il vous donnerait la chair de poule. Une piqûre de cette bestiole aurait pu causer de graves conséquences. Depuis, j’ai toujours fait attention à certains détails, comme par exemple, ne jamais prendre un tas d’herbes desséchées à pleine main, ou encore soulever par le bas un objet resté trop longtemps au sol. Jusque là tout allait bien sauf qu’hier soir, j’ai commis une grave erreur même. J’ai chaussé mes bottes de travail sans vérifier s’il n’y avait pas quelque chose à l’intérieur. Pourtant, c’est la première chose que je fais chaque matin avant de les porter: je les secoue vigoureusement, les incline pour voir s’il n’y rien qui tombe puis je jette un coup d’œil à l’intérieur. Mais cette fois ci, je n’ai pas pris toutes ces précautions. J’avoue que ces derniers temps, je suis un peu trop tête en l’air.

Chaque matin, j’enfile mes bottes en caoutchouc, je travaille avec jusqu’à ce que le soleil commence réellement à chauffer, puis, je les enlève pour éviter qu’elles ne me brûlent les orteils. Je les porte aussi à chaque fois que je dois aller de l’autre côté du champ, là où il y a des hautes herbes et l’eau stagnante de l’hivernage en cours. Cet après- midi, je devais m’y rendre pour déplacer notre âne afin qu’il ait à manger. Sans trop faire attention, je saisis mes bottes et je me dirige vers la petite Casamance. Je n’avais pas jugé utile de les chausser sur le coup car j’avais quelques petites tâches à faire en cours de route. Je marchais donc pieds nus, en tenant les bottes avec une main. Une fois que j’ai eu fini ce que j’avais à faire, je me dirige alors vers mes bottes que j’avais déposé juste à côté. Je m’assieds par terre, prend la droite et comme à chaque fois, j’éprouve d’énormes difficultés quand j’essaie de faire rentrer mon pied. Je me relève alors, et prenant appui sur mon pied gauche, j’enfonce le pied droit dans la botte. Et c’est là que j’ai senti une piqure. J’ai alors tout fait pour retirer la chaussure aussi vite que possible. Je ne savais pas encore ce que c’était. Mais à l’instant T, si je devais la quantifier, je dirais que la piqûre ne faisait pas aussi mal que celle d’une d’abeille mais qu’elle était plus douloureuse qu’une piqure de fourmi noire. J’ai d’abord pensé que c’était un scolopendre, un insecte rampant dont on dit que la piqûre est très douloureuse, mais j’ai tout de suite aperçu le coupable dès que j’ai enlevé la botte.

image

Il était là, à l’intérieur, la queue déjà parée à frapper à nouveau. Il n’était ni petit, ni grand, mais savait déjà infliger de la peine. A sa vue, je me suis dit que j’allais passer un sale quart d’heure. En effet, une douleur se manifestait par intermittence. Elle était plutôt supportable même si ça faisait mal. Malgré la douleur, je prends quand même le temps d’incliner la botte afin de le faire tomber et dès qu’il touche le sol, je l’écrase avec le talon de mes bottes. Voilà, j’ai assouvi ma vengeance; cela dit elle n’apaisait pas la douleur qui devenait de plus en plus persistante. Sur le coup, j’ai complètement oublié que je devais déplacer l’âne. Je ne parvenais plus à marcher normalement, je sautillais, le plus rapidement possible, pour retourner à la maison. En à peine deux minutes, le temps que je rejoigne les autres et que l’on prépare la moto pour aller au dispensaire, ma jambe me faisait horriblement mal. Je ne parvenais plus à tenir sur place. A l’origine seul mon gros orteil me faisait mal mais là on aurait cru le scorpion m’avait piqué sur les quatre autres orteils. En gros, la douleur a quintuplé à tel point que je parvenais à peine à les bouger.

Nous voilà sur la route qui mène à Keur Tapha. Il était 18h passées, un vent frais soufflait. Idy qui conduisait la moto avait pris le soin de porter son jacket, moi je portais un simple t-shirt. Je ne sentais rien d’autre que mon pied qui me faisait affreusement mal. En à peine quelques minutes on arpentait déjà notre petite montagne à nous. C’était une pente ascendante érodée par les eaux pluvieuses et des sillons de plusieurs mètres de profondeur sur les rebords creusés au fil des hivernages. De là haut, on peut facilement contempler le relief en contrebas, et apercevoir le village s’il n’était pas caché par les arbres. Le paysage est certes joli à observer mais la route par contre est cahoteuse. Heureusement que mon cousin est un as de la bécane. Avant d’arriver au dispensaire, je commençais à sentir une autre douleur. Cette fois-ci elle se situait à l’aine. Elle allait me gêner encore plus dans ma démarche. J’ai essayé de le masquer une fois sur place. J’essayais de marcher normalement sans vraiment y parvenir, ça sautait aux yeux qu’il y avait un truc pas normal. Heureusement qu’il n’y avait beaucoup de monde ce jour-là car les quelques minutes d’attente avant de pouvoir rencontrer le docteur ont semblé une éternité. Je me suis mis dans différentes positions juste pour essayer d’atténuer la douleur. Je me souviens même avoir mis ma jambe en suspension dans l’air mais rien y faisait, j’avais toujours mal.

C’est enfin mon tour. Dès que j’ai expliqué au docteur la raison de notre venue, il a pris une seringue,  y a mis je ne sais quel sérum et me l’a injectée au gros orteil. Sur le coup la douleur a disparu. J’étais là, les yeux fermés, entrain de faire des grimaces, puis d’un coup, tout s’est arrêté. Comme par magie je n’avais plus du tout mal, mon pied s’ést allégé, je ressentais juste un picotement au niveau du gros orteil. J’ai alors éclaté de rire sans vraiment le faire exprès à la grande surprise du docteur qui s’attendait peut être à une autre réaction. Devant l’absurdité de la chose, je n’avais que le rire comme moyen d’expression. Moi qui me tordais de douleur il y a à peine une minute. Quelques paracétamols offerts et nous revoilà sur le chemin du retour. Je me croyais tiré d’affaire mais la douleur, perverse qu’elle était s’était déplacée sur l’autre orteil. Sur le coup je me suis demandé si je m’étais pas fait piquer à plusieurs reprises par le scorpion. Une fois rentrés, j’avais à nouveau mal aux orteils, je recommençais à boiter. Cependant, la douleur était à un degré moindre.

Si j’avais à choisir entre les deux étapes, vous imaginez déjà pour laquelle j’opterai. C’est ainsi que j’ai passé la moitié de la nuit à souffrir le martyr tout en sachant que les choses ne pourraient pas s’empirer. Je n’ai réussi à fermer l’œil qu’à partir de 1h du matin. Le lendemain matin, la douleur avait complètement disparu. Il ne restait plus que quelque picotements comme si j’avais des fourmis aux pieds.

Quand on vous dit que la taille ne compte pas là, faut demander à scorpion même !


Sur la route de Wack

Cette année, la campagne de mangue s’est déroulée d’une façon pour le moins inattendue. Nous avions décidé de récolter nos mangues plus tôt que d’habitude pour éviter qu’elles soient mures trop tôt après cueillette. Il y a avait aussi une autre raison, éviter l’hivernage qui approchait à grands pas, car les mangues pourrissent facilement à cette période du fait de certains insectes comme la mouche des mangues. Ce que nous ignorions, c’est que cela aurait des incidences sur le prix que nous avions l’habitude de fixer.

La concurrence, c’est vraiment pas cool

Les premières clientes à se manifester ont vite fait de nous le faire savoir. En réalité elles étaient deux, des clientes du village, coépouses de surcroît. La précision vaut son pesant d’or, car contrairement à ce à quoi on s’attend d’habitude, ces deux-là s’entendent à merveille. On dirait presque qu’il y a une certaine complicité entre les deux tellement elles étaient sur la même longueur d’onde. Quand elles m’ont annoncé la mauvaise ,j’ai écarquillé les yeux. L’idée de perdre 500 FCFA sur la bassine ne me plaisait pas du tout. D’après elles, il y aurait un autre producteur de je ne sais où qui a baissé le prix de la bassine et toutes les clientes potentielles des environs, vont se ravitailler là-bas. En message codé subtilement, ou pas, vous devez comprendre : soit tu baisses le prix, soit on ne vient pas chez toi.
Étaient-elles en train de bluffer? Je ne saurais le dire. Mais nous avions une urgence avec nos mangues récoltées depuis plusieurs jours, et presque aucun client en vue à part ceux qui achète par un, voire deux kilogrammes. Nous nous résignons alors à baisser le prix de la bassine à 2500 FCFA. A chaque fois que j’en vendais une, je pensais plus à la somme perdue qu’à celle engrangée. Et pour couronner le tout, elles se faisaient désirer, refusaient de prendre certaines mangues parce qu’elles n’étaient pas assez grosses ou pas sucrées. J’ai pourtant beau leur dire qu’une mangue non mûre a toutes les chances du monde d’être amère donc qu’il faut attendre qu’elles soient sur le point de mûrir avant de les vendre mais rien n’y fait, elles s’en tenaient à leur logique, vendre coûte que coûte. Le fait d’être nos seules clientes « régulières » – et là j’ouvre très grand les guillemets, les mettaient dans une position favorable. Nous par contre, nous étions dans un sale pétrin si la situation ne pas venait pas à changer. On aurait cru que personne n’était au courant que la campagne avait déjà commencé.

10 km à dos d’âne

 

image

Les jours passant, la situation ne s’améliorait pas vraiment. Ce n’était toujours pas la grande affluence. Devant ce cas de figure, Pa 5 ans et demi préconisait une solution qui ne m’enchantait guerre, prendre la charrette et l’âne pour aller vendre nos mangues dans les villages environnants. Le simple fait de m’imaginer assis sur une charrette en train de crier « Aywa mangoo » me décourageait déjà. Il proposa sa solution plusieurs fois, et à plusieurs reprises je l’ignorais jusqu’au jour où, après les avoir triées, je me suis retrouvé avec un nombre important de fruits très mûrs. Un jour de plus et ils seraient invendables. Devant cette situation, j’ordonnai à Papiss, un de nos sourga, de sangler l’âne. Il était temps qu’on aille nous-mêmes à la rencontre de la clientèle.

Il devait être 11 h lorsque nous avons pris la route. Le soleil ce jour-là s’était montré plutôt clément avec des rayons assez doux même si la température était assez élevée. Un contraste apprécié qui allait nous épargner bon nombre de désagréments. La charrette était chargée de deux damb (grands paniers tressés utilisés généralement dans le commerce des fruits). J’avais bien choisi l’endroit où j’allais prendre place, de façon à tourner le dos à ces gens qui passent toute la journée assis sous l’ombre d’un arbre à converser de tout et de rien.  La marchandise prenait tellement de place sur cette charrette que j’avais à peine un endroit où m’asseoir correctement. Je me trouvais à l’arrière, sur le côté gauche (décidément ce côté ne me convient pas du tout), laissant à mon acolyte le soin de manœuvrer notre âne… Tiens donc parlons un peu de notre âne. Comme tous ces congénères, il est têtu. Et comme si cela ne suffisait pas, il est aussi particulièrement paresseux. Je garde encore d’amers souvenirs de nos précédentes sorties, lorsque nous allions charger du fumier. Comme je m’y attendais, il nous a fallu plusieurs heures avant d’atteindre Wack Ngouna. Trois pour être exact. Autant vous dire que j’avais les fesses en compote à force d’être assis aussi longtemps.

 » Des mangues qui se vendent elles-mêmes « 

image

 

image

Nous voici à Wack. Fini la bitume, maintenant on roule sur de l’asphalte. Je descends alors de la charrette pour me dégourdir un peu les jambes, mais surtout pour accoster un petit groupe d’individus, des hommes qui se reposaient juste devant nous.
La première tentative fut un échec. Cependant, ils m’indiquèrent qu’il y avait des femmes qui revendaient des mangues un peu plus loin. Nous continuons notre route vers la direction indiquée. Comme par un heureux hasard nous tombons pile- devant l’une d’entre elles. Elle s’approcha de la charrette, inspecta la marchandise et nous demanda d’attendre. Entre-temps des enfants avaient formé un joyeux attroupement autour de la charrette attirant du coup l’attention des plus grands. On réussit à vendre quelques manques avant que nos nouvelles clientes ne reviennent. Elles étaient deux, des peulh. Au fait j’ai remarqué qu’il y avait énormément de villages peulh dans cette partie sud du Saloum. On se croirait presque dans le Fouta.

Après les salamaleks d’usage, elles entreprirent une longue discussion avec moi. En fait, c’était plutôt du marchandage. Moi qui suis hyper nul dans le domaine particulièrement quand il s’agit d’acheter un article, je m’en tirais plutôt pas mal. Il faut dire que la marchandise que nous transportions nous mettait dans de bonnes dispositions. Nous avions emporté avec nous des Californiennes. De grosses mangues rouges dont une seule peut dépasser facilement 1 kg à la pesée. Une mangue charnue, pas assez sucrée à mon goût mais qui se vend assez facilement. En fait elle se vend toute seule, car elle attire le regard des passants qui sont à chaque fois étonnés de voir une si grosse mangue. D’entrée je fixe le prix de la bassine à 3500 FCFA. Ce n’est pas de la surenchère, nous venions quand même de nous taper trois heures de route. Bien sûr les femmes trouvèrent ce prix trop élevé. Elles m’en proposent 3000, ce qui est le prix normal de la bassine de mangue ici. Seulement voilà, mes mangues ne sont pas comme les autres. Je dis alors niet et je campe sur la somme initialement proposée. Après plusieurs arguments échangés, elles proposèrent 3250, chacune prenant une bassine. Je fis un rapide calcul dans ma tête, puis je me dis que 6500 FCFA en un coup c’est plutôt pas mal. Marché conclu, je ressors requinqué de cette transaction, le moral au beau fixe. Et en plus, je venais de me départir de la moitié du chargement.

Après cette transaction nous nous dirigeons lentement vers le coeur de la ville. On passe devant un hangar où étaient stationnés des camions. À l’intérieur des ouvriers s’affairaient encore. J’entre dans le hangar,  j’observe un peu les va-et-vient puis distingue au fond un homme en chemise et jean, tenant un bloc-notes qu’il remplissait. Tiens ça doit être le patron me suis-je dit. Je me dirige alors vers lui, Salameks d’usage puis à peine quelques mots échangés, il me suit en dehors du hangar pour voir la marchandise. Rapidement un attroupement se forme à nouveau autour de la charrette. Quand je vous dis que ces mangues se vendent toutes seules. Les ouvriers, les chauffeurs des camions se mirent choisir une par une les mangues jusqu’à ce qu’il ne reste que les plus molles. Mangues que j’avais mises à part pour éviter qu’elles ne se mélangent avec les autres, car invendables à mes yeux. Mais à ma grande surprise, même celles-là aussi sont convoitées et finissent par être vendues à l’unité. En à peine quelques minutes toutes les mangues sont parties entre les mains des travailleurs.

Chance du débutant ou véritable succès marketing, ce déplacement à Wack a complètement changé le cours de la campagne. J’ai été surpris qu’on ait écoulé notre marchandise si vite, en moins d’une heure et ceci en n’ayant toujours pas atteint le centre de la ville. Finalement on a rebroussé chemin sans même aller jusqu’au marché. Sur le chemin du retour, nous avons laissé l’âne aller à sa guise. Après tout lui aussi avait vécu une journée éprouvante. Nous sommes arrivés au village aux alentours de 18 h, le cou engourdi, le ventre vide, faute d’avoir mangé quelque chose de consistant, mais le moral gonflé à bloc. Au final cette petite excursion en valait vraiment la peine.


Naruto Gaiden chapitre 10 : ils vécurent heureux et eurent…

Naruto Merci !

Un lecteur m’avait prévenu que le manga Naruto n’aurait que 10 à 20 chapitres tout au plus. Je me suis dit que non ce n’était pas possible, 20 chapitres c’est trop peu. Masashi ne peut pas nous faire un truc pareil. Bon OK c’est un spin-off, ce n’est pas prévu pour durer en longueur mais quand même, 20 chapitres, ça ne représente rien par rapport à toutes ces histoires que j’aurais aimées lire ; tous ces persos que j’aurais tant voulu découvrir. Mais en fait non, on n’aura même pas droit à 20 chapitres, mais seulement 10 centrés en grande partie autour du personnage de Sarada.

Un combat un peu trop bâclé

Naruto Kurama

La théorie du mini combat par chapitre a prévalu jusqu’à la fin de ce spin-off. Seul le chapitre 6 a fait figure d’exception avec le combat opposant Shin à l’ancienne Team 7. Quant au dénouement de la bataille finale, il m’a quelque peu surpris. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ça finisse aussi vite. Après tout, les Shin venaient tout simplement d’éliminer leur créateur et semblaient décidés à prendre les rênes pour être ceux qui vont « évoluer ». Du coup je ne m’attendais pas à ce qu’ils puissent abandonner si facilement.

Si jusque-là c’était Sasuké qui se démenait plus que les autres, c’est Naruto comme à son habitude qui a mis un terme à ce combat et de fort belle manière. Pas la peine d’user de sa pleine puissance, non juste une petite entrevue privée avec son pote Kurama et le tour est réglé. Son côté psy prend encore une fois de plus le dessus. Au lieu d’éliminer la menace comme le lui a conseillé le vil Orochimaru, Naruto préfère opter pour la méthode douce, les convaincre à abandonner le combat avant que les choses n’atteignent un point de non-retour. Et ça a marché puisque l’armée des Shin a tout de suite coopéré. Direction l’orphelinat de Konaha ou Kabuto semble avoir enfin trouvé sa voie. S’occuper d’autant de gamins tous porteurs du Sharingan ne sera sans doute pas une chose aisée.

Vérité rétablie sur l’identité de Sarada

Naruto identité Sarada

J’avais trouvé la chose beaucoup trop grosse pour être vraie. Et j’avais bien raison de ne pas y croire. Sarada est bel et bien la fille de Sakura et non celle de Karin. La compatibilité du test effectué par Suigetsu au chapitre 7 s’explique par le fait que l’échantillon pris à Karin était en fait le cordon ombilical de Sarada récupéré lors de l’accouchement. Voilà donc pourquoi il y avait autant de mystère sur la naissance de Sarada. Elle est née pendant que Sakura et Karin était à la recherche de Sasuké; d’où son absence sur le registre de naissance de Konoha.

Bien qu’elles aient un air de famille, une certaine ressemblance due particulièrement aux lunettes que toutes les deux portent, Karin et Sarada n’ont aucun lien de sang. Ceux qui commençaient à fantasmer sur un mixe Uchiha-Uzumaki peuvent déchanter. Peut-être qu’elle n’héritera pas d’une quantité de chakra monstrueuse comme tout bon membre de clan Uzumaki, mais au moins elle a hérité de la force surhumaine de Sakura.

Une famille presque parfaite

Naruto Famille

Il a fallu qu’on lui tire les vers du nez avant qu’il ne daigne dire qu’il tient à Sakura. C’est connu d’avance,  Sasuké n’est pas du genre à s’émouvoir facilement, particulièrement en public. On penserait presque qu’il n’éprouve pas de sentiments, et pourtant si. Durant tout le spin-off, on le dépeint comme quelqu’un de solitaire, cheminant sans compagnon pour mener son enquête. Quelqu’un de particulièrement désagréable, même envers sa fille qu’il n’a presque jamais vue. Quelqu’un qui ne sourit jamais, très sévère envers lui-même et les autres aussi. Du Sasuké tout craché. La première esquisse de sourire qu’il nous a été donné de voir, c’est lorsque sa fille est passée à l’action. Un moment de fierté que dis-je de bonheur très rare pour être souligné.

Alors voir cette personne en famille, le sourire aux lèvres, prendre sa fille dans ses bras, avoir un moment de complicité avec elle comme on en voit rarement ressemble presque à un conte de fée. Des instants kawai comme on en voit très peu du côté des Uchiha. Le tableau peint par Masashi est presque paradisiaque, mais heureusement, la réalité reprend vite du service, Sasuké devant repartir en mission pour le bien être de Konoha. Une de ses missions qui l’avait éloigné si longtemps de sa famille, particulièrement de sa fille.

Fin d’une aventure beaucoup trop courte

Naruto Gaiden, c’est déjà fini. Une nouvelle ère trop courte à mon goût, je ne cesserai de le répéter. Ce spin-off m’a laissé sur ma faim, pas parce qu’il a été décevant, mais parce que depuis le moi de mars, j’attendais avec impatience les jeudis, comme tous les fans de la série pour pouvoir visionner ma dose. A chaque fois je rencontrais les mêmes problèmes de connexion, les mêmes lenteurs avant que les images ne s’affichent. Il fallait vraiment avoir de la patience, mais ça en valait le coup. Que dire des multiples réactions via Twitter sur le hashtag #NarutoGaiden. Coup de coeur, coup de gueule envers Sasuké particulièrement, tentatives de prédiction des épisodes à venir sans grand succès, bref tout ce qu’on retrouve d’habitude sur les réseaux sociaux. Tout ça va me manquer. Mais j’espère qu’un jour une nouvelle aventure débutera, que ce soit en scan ou en anime. On garde l’espoir. En attendant, les fans pourront se consoler un peu avec le film Boruto-Naruto the movie qui sortira au Japon le 7 août.


Naruto Gaiden chapitre 9 : Sarada se défoule enfin

image

Depuis le début de cette aventure, la seule chose que l’on savait de Sarada était son aspect psychologique. Un enfant qui n’avait pas la même insouciance que les autres et qui se posait déjà de nombreuses questions sur son identité, son passé. Un père absent pour on ne sait quelle raison, une naissance entourée de mystère, et par-dessus tout, une photo, celle de Karin, avec une étonnante ressemblance qui soulève la question de l’identité maternelle. Son éveil au Sharingan à la fin du chapitre 4 ne nous a pas non plus dit grand-chose sur ses capacités; l’éveil s’étant fait sous le coup d’une forte émotion, le désir ardent de voir son père et non pendant un combat. Masashi nous a fait attendre jusqu’au chapitre 9 pour que le personnage principal de ce spin-off entre enfin en scène.

Enfin débarrassé de Shin Uchiha

image

Il était vraiment temps qu’on se débarrasse de ce perso qui, selon moi, est très en dessous des autres grands méchants qu’on a eus à découvrir dans Naruto. De Zabuza Momochi à Kaguya, Shin est celui qui m’a le moins plu, tant au niveau puissance pure qu’au niveau psychologique. Pour vous dire la vérité, je ne l’aime pas; je n’aime ni sa façon de se battre, ni ses raisons qui l’animent; raisons que je trouve par ailleurs un peu trop tirées par les cheveux. Le fait de prétendre qu’il est un Uchiha alors que ce n’est pas le cas, ces multitudes de Sharingan sur son corps alors qu’ils ne lui servent pas vraiment à grand-chose, et toujours cette même façon de se battre en utilisant des armes, ou encore de battre en retraite pour ne pas dire fuir avec le Jikukan Ninjutsu  à chaque fois qu’il se fait mettre en pièces. Tous ces éléments me font dire qu’il n’est pas vraiment à la hauteur. La seule fois qu’il m’a vraiment bluffé, c’est lorsqu’il a apposé son sceau sur le katana de Sasuké et qu’il s’en est servi contre Naruto pour briser son mode Kurama. Mais à part ça, il n’a fait que montrer son impuissance. D’ailleurs l’affaire a vite été réglée dès lors que Sasuké a élevé son niveau avec le Susanoo. Si je ne le porte pas autant en estime, c’est peut-être parce que j’ai toujours détesté ces shinobis génétiquement modifiés; et shin en est l’archétype parfait.

D’autres Shin à la place de l’original

image

J’aurais préféré qu’ils ne soient pas aussi nombreux que ça, et surtout qu’ils n’aient pas tous la même tête, mais bon on va s’en contenter pour le moment. J’avais évoqué dans un précédent billet la théorie du « bandit encore plus bandit que l’actuel bandit », un qui se cache dans l’ombre et qui tire les ficelles à sa guise comme l’ont jadis fait Nagato, Obito, Madara, Zetsu Noir. Cette théorie n’est pas encore confirmée, mais j’ai l’espoir de découvrir un nouveau personnage qui sera vraiment le grand méchant de la série. Pour le moment il faudra se contenter de l’armée des Shin qui ont pris la relève d’une façon fort étonnante. Sur ce coup Masashi m’a vraiment surpris, je ne m’attendais pas du tout à ce changement de leadership soudain. Les clones de Shin sont des personnages mystérieux qui, à mon avis, n’ont pas encore dévoilé tout le secret qui les entoure. Y’aurait-il un lien entre les Shin et l’investigation de Sasuké sur l’armée des Zetsu blanc? Quid de l’implication de près ou de loin de Kaguya.  Quelle est cette menace plus terrible que Kaguya qu’avait évoqué Sasuke avant son départ pour l’investigation?  On le saura très bientôt j’espère.

Sarada, une force de frappe qui en rappelle une autre

image

Le sourire de Sasuké à la fin de ce chapitre en a marqué plus d’un. Et c’est le cas de le dire tant ce personnage est sévère et strict. Qu’est-ce qui a bien pu provoquer ce sourire? La fierté d’un Uchiha qui voit sa fille combattre. Elle s’est enfin défoulée et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’y est pas allée de main morte. Pas encore de ninjutsu, le légendaire Katon des Uchiha viendra sans doute un peu plus tard, mais on a déjà eu un aperçu d’une force de frappe qui en rappelle deux autres. Un seul coup pour envoyer valser tous les Shin qui se trouvaient dans la zone. Le Shannarou de Sarada n’a rien à envier à celui de Sakura. Le Sharingan aurait-il fait déjà effet ?  Vu l’étonnement de Sakura et des autres, je crois que oui. Je ne pense pas qu’elle ait eu le temps de lui apprendre une technique pareille. Technique qu’elle maîtrise déjà à cet âge alors que sa mère a dû attendre longtemps avant de pouvoir en faire de même. Il est donc fort probable que ce soit son sharingan qui lui ait permis de le faire. Elle a sans doute dû voir sa mère l’utiliser par le passé. Si elle suit les traces de ses parents, Sarada risque de devenir un des personnages les plus puissants de sa génération. Imaginez la puissance du Sharingan croisée avec un chakra énorme et la technique d’autoguérison mise au point point par Tsunadé, le Byakugou no jutsu. Après tout le rêve est permis.

Si les enfants aspirent à avoir les mêmes capacités que leurs parents, alors Sarada sera sans doute un adversaire redoutable. D’ici là, le prochain chapitre risque d’être riche en révélations. Le combat contre les Shin prendra-t-il fin dès ce chapitre ? Connaîtrons-nous enfin la vérité sur la mère de Sarada? Il ne nous reste plus qu’un jour à attendre pour la sortie du chapitre 10 de Naruto Gaiden.