Jusqu’où nous mèneront-ils!?

Article : Jusqu’où nous mèneront-ils!?
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23 décembre 2011

Jusqu’où nous mèneront-ils!?

L’arène politique sénégalaise se serait-elle transformée en un désert aride du Far west où nos hommes politiques jouent aux Cow-boys ? C’est la triste impression que nous donnent les événements du Jeudi 22 décembre. Des images inédites tournées par un journaliste de la TFM ont permis aux sénégalais de découvrir une scène digne d’un film de Western. Un incident jusque là inimaginable s’est déroulée sous nos yeux. Symbole que quelque chose a changé dans notre cher pays. Hier matin, une ligne a été franchie ; et ceci ne présente rien de bon pour les mois à venir.

Campons le décor : Jeudi 22 décembre, vers 11h du matin, un groupe de nervis a attaqué la mairie de Sacré-cœur-Merzoz. Après un échange de coup de feu, les assaillants ont rebroussé chemin mais ils ont payé un lourd tribut. Trois d’entre eux ont été atteints par balles, dont un qui a succombé à ses blessures. Regardez plutôt la vidéo de la fusillade.

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NB : l’homme qui tient les deux pistolets n’est autre que monsieur le Maire him-self. Barthélémy Diaz, Responsable des jeunes du parti socialiste et Maire de Mermoz –Sacré-coeur serait la personne visée par les assaillants. Dans une interview réalisée tout de suite après la fusillade, il accuse directement les responsables du PDS, le parti au pouvoir, d’être les commanditaires de cette attaque. A noter que la maison du Professeur Abdoulaye Bathily, un autre leadeur de l’opposition, a elle aussi fait l’objet d’une attaque dans la même journée par une cinquantaine de nervis qui ont proféré des menaces contre sa personne.

Jusqu’où nous mèneront-ils !? Hier, il y a eu un mort, qu’en sera-t-il de demain ? ou en janvier, lorsque le conseil constitutionnel donnera son verdict sur la recevabilité ou non de la candidature de Wade ? Un mort !!!!, c’est déjà trop. Chez nous, on n’a pas l’habitude d’entendre qu’une personne s’est faite tuée pour des raisons politiques. Et ce jeudi dernier, un cap a été franchi. Alors oui, on a toutes les raisons de s’inquiéter. Avec une classe politique qui ne se parle que pour s’insulter, et maintenant se tirer dessus, c’est toute la population sénégalaise, du moins la majorité, celle qui n’est affiliée à aucun parti politique, qui se retrouve prisonnière d’une situation qu’elle ne connait pas et donc qu’elle ne maîtrise pas. Si le 23 juin passé c’est la population qui a elle-même opposé son véto contre feu le projet de Maître Wade, aujourd’hui, elle fait face à une nouvelle donnée: l’immaturité, l’insouciance et l’incompétence de certains de nos hommes politiques qui, par manque d’idée, préfèrent recourir à la manière forte. Intimider son adversaire semble être la mode en vogue pour gagner le combat à venir. Et ceci ne  présage rien de bon. Loin de moi l’idée de jouer les oiseaux de mauvaises augure; mais ce qui s’est passé dans les pays qui nous entourent risque fort de se reproduire chez nous. Tout le monde sait que la violence engendre la violence. L’histoire nous a montré à maintes reprises que sortir de l’engrenage de la haine n’est pas chose facile.

L’enfer c’est les autres. Facile de dire celà quand on pratique un dialogue de sourd. Les uns accusent, les autres récusent. Certains menacent, d’autres excellent dans la surenchère. Voilà le lot quotidien qui alimente les débats. Et la grande muette* dans tout çà (*population sénégalaise pour éviter toute confusion avec l’armée)?, elle reste spectatrice, stupéfaite des nouvelles proportions que prennent les choses. Parfois aussi, elle est complice. Et en attendant de donner sa réponse, elle se laisse manipuler à coup de million de franc cfa dans des meetings qui  font objet de reportages hyper mega ultra ennuyeux à chaque  JT de 20h de la télévision nationale. Et pire encore, elle se laisse bercer par des slogans  du genre « œil pour œil, dents pour dent » ou encore « Beug beré bagn beré » en gros : « qu’ils le veuillent ou non la confrontation aura lieu ». Slogans qui cachent à peine leur connotation violente.

 

Après tout le jeu en vaut la chandelle. Quel avantage en tirent-t-ils sinon diriger un pays où les députés « du peuple » ne servent pas à grand choses, mettre la main sur le peu de fortune qui y reste et continuer à la dilapider. D’après vous, pourquoi il tiennent-ils autant à rester au pouvoir ? Qu’on ne s’y trompe pas, nos politiciens ont tous un point en commun quelque soit leur camp. Il ne cesse de nous leurrer et de décevoir nos attentes.  Ils servent d’abord leurs ambitions avant de penser aux besoins du peuple, si tant est qu’ils y pensent. Si je vous parais trop pessimiste, c’est que je n’ai aucune confiance  en ces personnes qui nous servent de dirigeants ou qui aspirent à l’être. Heureusement les Sénégalais ont montré par le passé qu’ils savent opter pour le changement quand ils jugent le cas nécessaire. Espérons seulement qu’ils choisiront la bonne personne cette fois ci.

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