Ameth DIA

Chacun pour soi, les bêtes contre tous

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En cette période d’harmattan où il fait excessivement chaud, jusqu’à 40°, parfois même plus, il y une chose qui n’a pas manqué d’attirer mon attention, il y a énormément de bêtes qui traînent un peu partout dans le village et ses environs. A presque quatre mois du début de l’hivernage, c’est un peu sauve-qui-peut du côté de nos amis ruminants. Les stocks de foins sont presque tous épuisés et l’herbe se fait rare pour ne pas dire quasi inexistante. C’est aussi la période où les paysans ne dorment plus que d’un seul œil.

Vigilance accrue

Cela fait plusieurs jours que je ne vois plus Diodio. Cette femme avait pris l’habitude de venir tous les mercredis dans le champ pour préparer le louma (marché hebdomadaire) du jeudi. Elle venait récolter du citron qu’elle revendait le lendemain avec quelques autres marchandises glanées çà et là. Un soir alors que j’allais acheter du pain elle me reconnut malgré la pénombre et me salua avec les salamalecs d’usage. Moi comme à mon habitude, je répondais sans trop savoir à qui je m’adressais. Il faisait sombre et nous n’avions que la douce lumière de la lune pour nous éclairer. Une de ces pleines lunes qui me permet de marcher à travers les pistes enherbées sur les rebords sans avoir à allumer ma lampe torche. Et comme ça ne se fait pas de braqueur la lumière d’une lampe torche sur le visage d’une personne (si jamais vous commettez cette erreur vous risquez d’entendre voler des noms d’oiseaux)  je fis alors comme si de rien n’était.
Alors comment vont mes citrons?
En période de floraison… aah c’est toi Diodio! Ça fait longtemps. Tu étais partie en voyage?
Non je passe toute la journée dans ma parcelle sinon les bêtes vont tout gâter.

« Les bêtes vont tout gâter », j’ai l’impression que c’est la phrase du moment dans le village. En cette période de la saison sèche où il n’y a pas herbe qui pousse en dehors des champs, les chèvres et autres animaux domestiques n’ont pratiquement plus rien à manger. Les propriétaires décident donc de les libérer afin qu’ils aillent chercher eux-mêmes de quoi se nourrir. On voit ainsi fréquemment un petit troupeau de chèvres ou de moutons errer dans les anciennes parcelles de mil ou d’arachide laissées à l’abandon pendant la saison sèche. Même les vaches ne sont plus accompagnées par les bergers. Comme elles ont l’habitude de parcourir des kilomètres chaque jour pour rejoindre les points d’eau et quelques recoins encore enherbés, elles reconnaissent le trajet et peuvent d’elles-mêmes retourner à l’enclos le soir venu. Avec toutes ces bêtes qui traînent, il arrive hélas, très souvent qu’elles pénètrent dans les zones réservées au maraîchage. Quand vous avez la malchance de ne pas être sur place, vous pouvez être sûr d’une chose, c’est que vous êtes né sous une bonne étoile si vous retrouvez vos parcelles intactes.
L’année dernière par exemple, nous avions connu une expérience assez désagréable. Chaque jour ou presque, des vaches par dizaines s’infiltraient dans le domaine, sans doute attirées par l’odeur des mangues qui mûrissent vers le mois de juin. La première fois qu’on s’en est rendu compte, c’était déjà trop tard, car elles étaient reparties. Nous n’avions trouvé que des crottes encore fraîches et une parcelle de maïs à moitié détruite. La deuxième fois on a eu la chance de les détecter à temps. S’en est suivi une course poursuite endiablée à travers les arbres, branches cassées, feuilles mortes et hautes herbes pour les faire sortir. C’est fou comme ces gigantesques bêtes sont souples et rapides; moi qui n’aime pas les longues courses, j’ai vite perdu mon souffle. Nous avons eu beaucoup de mal à les repousser, mais hélas, le calvaire n’allait pas s’arrêter de si tôt. Il y eut d’autres intrusions, d’autres courses-poursuites et d’autres pertes de souffle, encore et encore et encore.  A chaque fois qu’on repère une brèche dans la clôture, on la répare, mais deux ou trois jours plus tard elles en trouvent une nouvelle. Il suffit d’un barbelé affaissé par le poids d’une branche, ou d’un poteau rongé par les termites pour qu’elles s’ouvrent un nouveau passage. Pour en finir une bonne fois pour toutes, il a fallu une journée entière de maintenance de la clôture à coup de marteau, clous, fil de fer et troncs coupés. Aujourd’hui encore, lorsque j’entends des meuglements trop proches, je ne peux m’empêcher de faire le tour pour voir si on n’a pas encore reçu de visiteurs inattendus.

Maintenant que vous avez un aperçu de nos calvaires de l’année passée, imaginez ce qu’endurent ceux qui n’ont pas de grillage entourant leur propriété. C’est le cas de Diodio et de tous les paysans. Et en plus, leurs terrains sont assez éloignés du village. Ceux qui ont la chance d’avoir une famille nombreuse peuvent alterner la garde, mais les autres n’ont d’autre solution que d’y rester jusque vers les coups de 18-19 h quand les bêtes s’apprêtent à rentrer d’une longue journée de labeur.

Des ravageurs affamés

De tous les animaux domestiques, la chèvre est de loin le plus vicieux. Tous les jours, je vois des chèvres en groupe longer la clôture à la recherche de la moindre brèche qui leur offrirait un passage vers le Graal, ou encore traîner près de l’entrée principale espérant qu’une personne, par manque d’attention, oublie de refermer la porte derrière elle. Raison pour laquelle je demande souvent aux enfants qui viennent puiser de l’eau de bien refermer la porte à l’allée comme en repartant. Comme si elles n’avaient pas jusque-là fait preuve d’abnégation, elles tenteront de passer par-dessus la clôture si cette dernière est trop basse ou alors en ultime recours, elles essayeront de passer en dessous. Il arrive parfois qu’elles y parviennent, mais cette situation se produit rarement.

Comme il est facile de détruire ce qui a pris des années à être mis en place. De la préparation du terrain, au repiquage sans oublier l’arrosage quotidien… que d’efforts fournis pour ensuite tout laisser tomber. Voir des arbres autrefois bien entretenus mourir à petit feu par manque d’eau… J’ai assisté à ce spectacle fort déplaisant il y a à peine un mois. Avant, quand je passais dans les environs, je ne pouvais m’empêcher de contempler la belle vue que nous offraient tous ces agrumes, une trentaine, bien entretenus, sans compter les manguiers plantés par dizaines dans l’autre moitié du champ. Je me disais que d’ici quatre ou cinq ans, la vue aurait complètement changé,  hélas, j’ai bien peur que cela ne se produise pas de si tôt, car du jour au lendemain, le sourga qui travaillait dans ce champ a plié bagage et s’en est allé laissant tout derrière lui. Il s’est alors produit une chose assez étonnante, les chèvres du village se sont, comme qui dirait, donné rendez-vous dans le champ désormais abandonné. Elles y entraient par dizaines broutant tout sur leur chemin. Les piments et autres légumes plantés cela passe encore, mais elles ont vite fait de se tourner vers les agrumes, les manguiers ayant atteint une taille qui les préservait de l’appétit vorace de ces petits ruminants. Il a suffi d’à peine deux semaines pour qu’elles bouffent toutes les feuilles, même celles qui étaient à une hauteur qui aurait normalement dû les épargner. Quand je vous dis que les chèvres sont des animaux vicieux, il faut les voir à l’oeuvre pour pouvoir vraiment comprendre. Entre-temps, la porte d’entrée a été fracassée et jetée par terre par je ne sais qui, facilitant ainsi le travail aux ruminants. Aujourd’hui, quand je passe dans les environs, j’ai le coeur serré, voir autant de travail réduit à néant si vite me désole. Maintenant qui n’y a plus rien à part les manguiers, seuls quelques ânes traînent pour brouter le peu d’herbe qui reste. Quant aux chèvres, Dieu seul sait quels dégâts elles sont en train de commettre ailleurs.

Diodio m’avait raconté que personne ne lui venait en aide lorsqu’elle était absente et que sa parcelle se faisait attaquer par les bêtes. Pourtant il y avait des personnes présentes juste à côté. J’ai aussi entendu des histoires similaires venant d’autres personnes. Tout ceci me réconforte dans l’idée que la solidarité se fait rare dans ce recoin du Saloum. Jadis il fut un temps où nos ancêtres étaient vraiment solidaires jusque dans les travaux champêtres. Ils choisissaient d’un commun accord un jour où c’est la famille Ndour qui allait être aidée pour qu’elle avance un peu dans ses travaux, puis ce sera au tour de la famille Sall, puis Ndiaye et ainsi de suite. Mais hélas les temps ont changé et les mentalités avec. Maintenant je comprends mieux pourquoi Pa 5 ans et demi dit souvent : « Ici c’est chacun pour soi et le diable contre tous« .


Ces Mickey qui ont marqué mon enfance

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Conan et Nidole

Ya!! Ameth, da ngay sétane mickey? Je ne saurais vous dire à combien de reprises, on m’a fait cette réflexion. Je voyais toujours ce même étonnement sur leur visage, comme si je faisais une chose interdite. Pourtant j’étais juste entrain de regarder un « Mickey ». Mais pour eux, les « Mickey », c’est pour les enfants. Bon ok, j’avoue, j’étais à l’université, la vingtaine bien remplie mais depuis tout petit j’ai eu un intérêt particulier pour ces petits bon hommes animés et cet intérêt n’a cessé de grandir avec l’âge. Si vous vous posez encore la question, Mickey, en dehors d’être un personnage de Walt Disney, est un terme générique pour désigner les dessins animés. Alors ne soyez point surpris si au Sénégal, un enfant ou même un adulte vous demande si vous adorez regarder des mickey.

Une histoire de générique

Générique Conan l’aventurier

J’ai rarement vu un dessin animé avec un générique tout pourri. Ou du moins je ne m’en souviens pas. Il faut dire que c’est par là que tout commence, d’où l’intérêt d’en avoir un, accrocheur, avec une chanson  plutôt cool et par dessus tout, une mélodie facile à retenir.
Au fur et à mesure que l’on entend cette chanson chaque jour, à la même heure, …  A propos d’horaire, la RTS, à l’époque, ne commençait ses programmes qu’à partir de 6h de l’après-midi, exception faite pour les samedis où ça commence plutôt, vers midi. Juste après le journal, nous avions droit à notre dose quotidienne de mickey.  Rien à voir avec les chaînes d’aujourd’hui, qui commencent leur programme très tôt le matin, en même que ceux qui se lève pour aller à leur besogne. Je disais donc que à force d’entendre la même chanson, chaque jour à la même heure, on commence à fredonner des paroles qui ne sont pas forcément les bonnes mais qui s’y rapprochent beaucoup, puis on finit par le maitriser par coeur. Enfin je vais mettre un peu d’eau dans mon bissap hein, on s’autorisait parfois quelques modifications plutôt marrante. Il y a en une particulièrement qui avait marqué son époque. J’étais très jeune à cette période, mais vraiment très très jeune. Pour dire vrai, je ne me rappelle pas du tout de l’histoire encore moins à quoi ressemblaient les personnages; la seule chose dont je  me souviens. c’est cette façon si particulière que nous avions de chanter le générique, un remix à la sauce sénégalaise. Il s’agissait des Quatre mousquetaires… oui vous avez bien lu les Quatre mousquetaires car nous étions nombreux à penser qu’ils étaient au nombre de quatre. Nous chantions à cette époque : Dartanian Arlemis Artemis souba la nguenté leu! Lekeu sa lakh nane sa soow aw sa yonou keur!  Tadaan tadaan tadan tadan tadan.
Ne me demandez pas une traduction, ça n’aurait aucun sens pour vous, sachez juste que à défaut de connaître les vraies paroles, nous avions notre propre version que nous chantions à tue-tête. Aujourd’hui encore, il m’arrive de me rappeler des bribes de certaines de ces chansons.

https://youtu.be/qvM2BjMzJ4M
Générique – Kangoo

https://youtu.be/z7fspSdwGS8
Générique CLEMENTINE [HD]


Samba et Leuk Générique

Les prémices d’une passion

Il n’y a pas si longtemps , je regardais la télé  tard dans la nuit et en zappant, je suis tombé sur la chaîne Manga. Il a fallu que je vois le visage d’un serpent pour faire un bond d’une vingtaine d’année en arrière. Il s’agissait de Dregs qui faisait office de sous fifre du méchant Iramon. J’étais entrain de regarder Conan l’aventurier, l’un de mes séries d’animations favoris à l’époque. Ça m’a fait tout bizarre de visionner à nouveau un épisode. J’ai tout de suite reconnu certains personnages comme Loup gris le magicien, Nidole le Phoenix bavard et poltron, Tonnerre le puisant cheval de Conan et  tous ces autres personnages dont j’ai hélas oublié le nom. Ce soir là j’ai attendu en vain un autre épisode juste pour entendre à nouveau ce générique qu’on aimait tant mais hélas ils en ont mis un autre à la place. Conan l’aventurier fut le tout premier dessin animé envers lequel j’ai eu un intérêt particulier.
J’ai regardé par la suite tout un tas de séries télévisée d’animation comme  Davy Crockett, Tortue Ninja, Clémentine, Tom Sawyer, Samba et Leuk, Simba, Les Kangous, Poil de Carotte, Père Castor, etc… et même Franklin. Mais si je dois en retenir un seul, qui a marqué toute une génération, sans hésiter, je dirai L’école des champions. Qui ne se rappelle pas de cette scène où Benjamin s’entraîne sur la plage avec son ballon, jonglant et sautant d’un poteau à l’autre, toujours ballon au pied?  Combien de fois ai-je simulé dans ma tête entrain d’effectuer le tire de l’aigle, cette façon si particulière qu’il avait de décocher un tire en inclinant son corps en avant et en levant son pied  de façon à faire un grand écart dans l’autre sens. Technique qui donnait au ballon une trajectoire imparable pour les gardiens. Qui a pu oublier Cesaré, avec sa force de frappe surhumaine qui emportait tout sur son passage, joueurs adverses tentant de tacler, gardiens de but et même très souvent filets qui se déchiraient. J’ai adoré regarder ce dessin animé. Je peux même vous assurer que je n’ai raté que très peu d’épisodes; mais bien sur on pouvait compter sur l’altruisme de la RTS qui ne se faisait pas prier pour rediffuser encore et encore certains épisodes.
https://youtu.be/BAxXtSOVF9o

Générique du début L’Ecole des champions

Mon délire de duelliste
A part L’école des champions, il y’a aussi ce dessin animé qui a réveille mon âme de gameur. Je m’en rappelle très bien, j’étais en seconde S, allez savoir ce que je foutais là bas moi qui ai toujours détester les mathématiques et qui de surcroît n’a même pas demander à être orienté en série scientifique. C’était en 2005, je venais de découvrir Yu-gi-Oh, une série d’animation japonaise dans lequel les différents protagonistes s’affrontent en duel. En lieu et place des épée et autres pistolets, ici les personnages utilisent des jeux de cartes qu’on appelle deck. Le deck est composé de 40 cartes minimum reparties en cartes monstres, cartes magiques et cartes pièges. Les cartes monstres sont des cartes à vocation offensive ou défensive. Chaque carte est représenté par un être (elf, fée, nain magicien, bête,guerrier etc), qui a un nom spécial et possède des points d’attaque et de défense. Elles peuvent aussi avoir un effet lorsqu’elles sont activées sur le terrain. Les cartes magiques et pièges comme leurs noms l’indiquent ont des aptitudes spéciales lorsqu’elles sont activées. Elles sont d’une importance capitale pour les duellistes  car pouvant avantager handicaper les protagonistes lors des duels. J’ai très vite été envouté par cette ambiance mêlant magie et stratégie à tel point que j’ai décidé de créer mon propre deck en me basant bien-sûr pour la plupart des cartes sur ce que j’ai retenu dans la série. Je devais avoir une vingtaine de cartes. J’avais pris le ciseau de ma soeur, découpé les couvertures de mes anciens cahiers qui étaient assez solide pour faire office de cartes. Il ne restait plus leur donner un nom, chose qui était plus difficile que je ne pensais, et des point d’attaque et de défense. Parfois il arrivait que je gribouille quelque chose dessus pour le rendre plus attractif  J’avais un pote qui avait la même folie que moi; il a lui aussi rapidement constitué son deck et on s’est mis à s’affronter  dès qu’on avait une pause assez longue. Nous ne respections pas toutes les nombreuses règles du jeu mais qu’à cela ne tienne, nous avions réussi à faire quelques bons duels. Nous avions très vite attiré l’attention de nos camarades de classe qui trouvaient qu’on s’adonnaient à un jeu plutôt bizarre. Certains s’y sont essayé mais ont vite fait d’abandonner, trouvant les règles trop compliquées. Ils ne suivaient sans doute pas ce Mickey pour avoir la base requise.  Le délire a duré un instant puis faute d’adversaire à ma hauteur je suis passé au jeu sur PC et sur émulateur game boy advance, mais ça c’est une autre histoire.

Rire ça fait du bien
Il y a aussi ces dessins animés qui nous ont fait plié de rire. Hélas je n’avais  pas la chance de regarder les productions de  Walt Disney comme Tom et Jerry, mais on a bien rigolé avec ce qu’on nous proposait comme par exemple Le Marsupilami, Oggy et les cafard, les Ratz avec Éric et Ramzy au doublage. Mais celui-là qui m’a fait mourir de rire c’est Titeuf et sa façon si particulière de tordre la langue française dans tous les sens : « Suis matisé à mort! J’suis trop matisé ». Toujours fourré dans les coups foireux avec son pote Manu, surtout lorsqu’il s’agit d’attirer l’attention de Nadia.

Avant, on avait pas trop le choix, on prenait que ce que voulait bien nous donner la télévision nationale, la RTS. A cette époque, il n’y avait point de chaînes concurrentes au niveau national, les chaînes du câble étaient encore trop chers pour ne pas dire inexistantes, les rares antennes paraboliques qu’on pouvait voir étaient tellement gigantesques qu’il serait difficile de passer à côté sans les remarquer. Et internet dans tout ça, jamais entendu parlé. La RTS avait toute exclusivité, et au moins sur ce sujet précis, elle n’a presque jamais dessus, nous proposant à chaque fois des programmes alléchants qui ont fini de susciter chez certains une passion jusque là intacte. Le monde a bien changé avec le temps. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont que l’embarras du choix contrairement à nous. Mais pour rien au monde je ne changerai de génération mais si j’en avais la possibilité. Le jeu en vaut définitivement la chandelle.


Violet de Galmi, la campagne suit son cours

J’avais dit dans un de mes précédents billets que mettre 1 kg de semence de violet de Galmi en pépinières n’était pas une chose aisée, mais ce que je n’avais pas prévu c’est que le fait de les repiquer est encore plus difficile.

Épandage avant enfouissement du fumier
Épandage avant enfouissement du fumier

Depuis bientôt un mois, c’est comme si je suis retourné en arrière, c’est-à-dire à l’époque où l’on préparait les planches pour les pépinières. J’ai renoué le contact avec ma fameuse pelle carrée et la brouette que j’avais délaissées avec grande joie juste le temps d’un petit répit. Je me souviens encore des va-et-vient incessants, de la lourdeur du poids du fumier malgré les consignes de Pa 5 ans et demi de ne pas surcharger la brouette, du pneu de celle-ci qui s’enfonce dans le sol sablonneux rendant le trajet encore plus long et plus difficile. Cette fois-ci les choses ont un peu changé. Il faut dire que j’ai retenu les leçons des expériences passées. Le tas de fumier était juste à côté de la parcelle qu’on allait exploiter. Et autre avantage de taille, nous avions reçu du renfort, un cousin qui est arrivé à point nommé et qui est désormais mon collègue de travail.

Planches dun mètre de large
Planches d’un mètre de large

Le repiquage de l’oignon nécessite aussi des planches. Le procédé reste le même, pré irrigation, labour, délimitation des planches (avec toujours une largeur de 1 m) et pour finir enfouissement de l’engrais chimique et/ou organique. Au début, la difficulté ne se faisait pas sentir, parce que nous repiquions à même les pépinières. Comment est-ce possible?  Lors du semis, nous avions laissé assez d’espace entre les lignes (20 cm) pour que cela soit possible, faisant ainsi d’une pierre deux coups. Avec cette technique, on a vite fini de repiquer toute cette parcelle qui servait toujours de nurserie avant d’aller vers une nouvelle. Rebonjour les maux de dos. À force d’avoir le dos courbé toute la journée à sortir des planches, on finit par ne plus ressentir sa colonne vertébrale qui s’étire et les os du bassin qui piquent la peau. Parfois, il m’arrivait de me tenir debout, les mains posées sur le bassin, le haut du corps légèrement penché vers l’arrière essayant de contrer les pressions exercées sur cette partie du corps. Ça me soulageait pendant un moment seulement, mais la douleur revenait dès que l’on se remettait au boulot. Une fois les planches finies, il est temps de passer au repiquage.

Plantules à habiller et calibrer
Plantules à habiller et calibr

Là aussi il y a un travail préliminaire à effectuer, l’habillage, la taille des racines et le calibrage. Lorsque les plantules sont retirées de la pépinière, elles doivent être coupées en deux sur la longueur, pour qu’une fois repiquées, de nouvelles feuilles puissent repousser. De même on diminue les radicelles. Le calibrage consiste lui à mettre de côté les plus grosses plantules des plus petites. Hélas beaucoup de paysans ne prennent pas le temps d’effectuer cette tâche ô combien importante. Lorsque les grosses plantules sont mélangées aux plus petites et repiquées sur la même place, ces dernières n’arriveront pas à terme au même moment. Or une fois que l’oignon a fini son cycle, il est obligatoire d’arrêter l’arrosage sous peine de voir sa production pourrir. Ils se retrouvent donc souvent entre le marteau et l’enclume, à essayer de choisir entre préserver les plantes arrivées à terme, et sauver celles qui ne le sont pas encore. Dans les deux cas, ils seront perdants.

Repiquage des plantules (12*20cm)
Repiquage des plantules (12*20cm)

D’habitude, le repiquage se fait de préférence le soir lorsque le soleil est sur le point de décliner, pour éviter qu’il n’affaiblisse trop les plantules. Cependant, l’oignon est beaucoup plus résistant que les autres plantes sur ce point précis. Comme pour la tomate, le piment, l’aubergine, etc. Il est fortement déconseillé de repiquer plus tôt dans la journée sous peine de voir les plantules flétrir même après l’arrosage. J’en ai fait l’amère expérience. Un jour, nous avions repiqué des plants de tomate en pleine matinée. Le soir lorsque je suis revenu voir comment elles se débrouillaient, elles étaient toutes flétries, comme si elles n’avaient jamais été arrosées. Il nous a fallu plusieurs jours d’arrosage quotidien pour que les plantules reprennent un bon départ.
Dans le cas de l’oignon, le repiquage peut se faire à n’importe quel moment de la journée sans qu’il n’y ait une très grande incidence sur les plantules. Il faudra alors arroser copieusement les planches juste après. Les plantules sont transplantées à l’intérieur des planches d’un mètre de large maximum. Elles sont disposées en lignes écartées de 15 à 20 cm et sur cette même ligne, espacées de 10 à 12 cm. C’est selon la volonté du paysan d’avoir de gros bulbes ou des moyens. Là encore certains pensent qu’il est préférable de les repiquer serré pour avoir le maximum de plants dans une planche, oubliant qu’il faudra désherber et gratter le sol pour que la plante se développe normalement. À ce propos, une femme qui nous aidait à repiquer trouvait que l’on avait laissé beaucoup trop d’espace entre nos lignes. Le plus bizarre ce n’est pas sa remarque, mais c’est que l’explication qu’on lui donna par la suite ne l’a guère convaincue. C’est vous dire combien il est difficile de changer les habitudes d’une personne, particulièrement du saloum-saloum.

La campagne de « soblé » suit son cours. A chaque étape ses écueils qu’on parvient à surmonter tant bien que mal. Bientôt il sera temps de changer de parcelle, car la nouvelle n’est pas assez grande pour pouvoir accueillir toutes les pépinières. C’est qu’au début nous avions prévu d’en vendre une partie, mais devant le peu d’intérêt que les gens du coin ont manifesté, sans oublier les tentatives de certains qui veulent en profiter pour casser le prix (3 000 francs Cfa le mètre carré), nous avons décidé de ne point sacrifier tant d’efforts et d’aller jusqu’au bout de l’aventure. Prochaine étape, un endroit mythique, connu de tous dans le village et qui en a fait détaler plusieurs…
A suivre.


L’année de Ameth

wpid-2015-01-03-17.20.17.jpg.jpegLe titre de ce billet vous dit quelque chose n’est-ce pas? Si vous aussi vous utilisez Facebook, vous avez sans doute remarqué toutes ces personnes qui ont passé « une année magnifique ». Alors que 2015 pointe le bout de son nez, c’est le moment idéal pour se poser et faire un bilan de l’année écoulée. La mienne n’est pas été si mauvaise. J’ai connu plein de situations qui m’ont marquées. Je m’en vais vous en raconter juste quelques unes. Tout a commencé un soir de 31 décembre 2013.
Fin décembre: « Alone in the dark, j’ai trop le seum ». Voilà ce que j’ai pu écrire sur mon mur le 31 décembre dernier, pas de cette année écoulée mais la précédente. J’étais loin d’avoir le moral à cette époque. Toute cette euphorie qu’il pouvait y avoir en ce jour spécial ne me concernait guère pour la bonne et simple raison que j’allais passé mon premier réveillon tout seul et surtout loin de la famille et des amis. Et quand je dis tout seul c’était vraiment tout seul. J’étais là assis sous la case qui nous sert de salon, un néon allumé qui éclairait les environs et qui attirait quelques insectes, un repas venu spécialement de Kaolack pour me réconfonter; mais hélas personne avec qui le partager. Au loin, des mélodies de music parvenaient à mes oreilles, il y avait des festivités dans le village mais je n’avais pas du tout envie d’y aller. J’étais là assis, toute la soirée durant à broyer du noir, loin de l’allégresse ambiante . J’aurai pu allumer mon PC et lancer une partie de jeu vidéo mais l’envie n’était pas là non plus. Mon corps était présent sur place, mais mon esprit était retenu ailleurs, à Kaolack.
Janvier: J’ai le béguin. Alors que je venais de passer la pire soirée de ma vie jusqu’à présent, le retour des fêtes de la jolie sérère qui habitait juste la maison d’en face allait requinquer mon moral qui était jusque là assez bas pour ne pas complètement par terre. j’étais  tombé sous le charme de cette belle plante qui avait l’habitude venir puiser de l’eau chez nous. Le puis était devenu notre lieu de discussion préféré. Il arrivait même très souvent que je puise l’eau à sa place. Après tout il faut être un peu galant non 🙂
Février: La dernière fois qu’on a célébré un événement qui a réuni la famille proche ou lointaine, les amis et autres voisins du quartier c’était en 1991 lors de la naissance de la petite dernière de la famille. Cette fois ci c’est l’ainée de la maison qui se mariait. J’ai revu des visages qui m’étaient familiers. Avec le temps j’ai n’ai peu en reconnaitre que certains, pour les autres je ne savais même pas qui m’adressait la parole. J’ai aussi entendu un nom que très peu utilisaient pour m’appeler, Mouhamed.
Mars: j’ai un coup de mou. Cela fait plusieurs jours que j’ai un réveil difficile. Chaque jour c’était la même chose. Je me couchais fatigué, le dos en compote et je me réveille le lendemain encore plus fatigué que la veille. Ce jour là, je me suis réveillé avec des courbatures, je me sentais lourd, j’avais mal partout dans mon corps. Quand je me suis levé, j’ai essayé de travailler, mais je  parvenais à peine à soulever deux arrosoirs. Heureusement j’ai eu du renfort le jour même, un cousin est passé et a pu prendre le relais pendant quatre jours le temps que je reprenne des forces.
Avril: j’ai deux sourga. Ça m’a fait tout bizarre parce que je ne suis pas habitué à diriger. Pa 5 ans et demi me répétait très souvent « Il faut que tu apprennes à donner des ordres…. ». Oui ça n’a pas été facile. A chaque fois que je disais faites ceci, j’avais l’impression que j’abusais de mon autorité. Je ne voulais pas non plus donner l’impression de moins travailler. Du coup  me sentais obligé d’y aller avec eux. Jusqu’à ce que je me rende compte que tant qu’ils ne reçoivent pas d’ordre, ils croisent les bras et seraient même capable de laisser crever les plantes qui ont besoin d’eaux.
Fin avril: au feu!!!! Un soir alors que je me reposais sous le manguier, je vois nos deux soupprgas passer devant moi en courant. Que se passe t-il? Ils me répondent qu’il y a un incendie de l’autre côté du champs. Je me lève en sursaut  et tout comme eux, je prends deux arrosoirs en main. Il était 15h environ quand ça a commencé. A coups d’arrosoirs, on a réussi à circonscrire le feu. Heureusement il y a avait juste à coté l’eau du marigot. Quand on a enfin terminé, il était 18h passé. Qui a allumé le feu? Nous ne le savons toujours pas. Quelqu’un a eu la bonne idée de bruler un arbre mort qui est tombé dans notre propriété et a brulé tout le long de la clôture. Le feu a brulé tous les anacardiers et palmiers qui e trouvaient à proximité. Heureusement le pire a été évité. Dieu seul sait ce qui allait se passer si nous avions pas intervenu assez tôt pour l’éteindre. Seule consolation, nous avons récupéré le charbon de bois (environ 5 sacs) et à l’heure où je vous parle, il nous en reste encore.
Mai: la nature nous réserve parfois bien des surprises. Cela fait deux mois que nous avons planté des aubergines. Tout s’est déroulé très bien jusque là, l’arrosage presque quotidien, l’émondage à intervalle régulier, les traitements phyto que je faisais moi même, bref tout. Sauf que voilà elles n’ont toujours pas produit. La faute à qui, à des oiseaux qui mangeaient les fleurs rompant ainsi le développement du fruit. Un matin, en faisant le tour des plantes, j’en ai moi même fait le constat. Une fleur a moitié dévorée, et en bas de la plante, quelques pétales déjà desséchées. Si je vous dis qu’on n’a pas récolté une seule aubergine sur près d’un millier plantées, vous auriez du mal à me croire.
Juin: les mauvaises nouvelles n’arrivent jamais seules. Comme si cette déception ne suffisait pas, des bêtes commencent à rentrer dans notre propriété. A cette période de l’année elles ne sont pas retenues dans les enclos, encore moins sous la surveillance d’un berger. Elles sont laissées à elles même. Un jour on a découvert des crottes dans notre champs et ce qu’on craignait aller arriver, elles ont mangé les tomates et autres aubergines qu’on avait plantées. Chaque jour sa course poursuite; quand on referme une brèche, elles en trouvent une autre. Il a fallu qu’on fasse le tour de la clôture arrière et que l’on renforce toute cette partie pour qu’elles nous laissent enfin en paix
Deuxième coup de fatigue. Cette fois ci c’était beaucoup plus grave. Ça a commencé avec des courbatures, puis des maux de tête. La nuit j’ai vomis et c’est que j’ai commencé à avoir une violente diarrhée. En plus j’avais hyper mal au ventre. Je me suis couché dans toutes sortes de positions pour soulager mon mal; rien n’y fait. Je n’avais plus d’appétit. Au début je pouvais encore manger de la mangue; mais après je ne pouvais même plus supporter son odeur. En quelque jours j’ai perdu énormément de poids. Il a d’ailleurs fallu que je rentre sur Kaolack pour pouvoir reprendre des forces. Deux semaines de repos bien méritées.
Juillet: l’hyvernage se fait attendre. Depuis le début du mois, on a pas reçu de pluies diluviennes. Je me demande même si on a eu plus de trois pluies. Les plantes avaient tellement soif que certaines se desséchaient. Le sol devenait  sec un jour à peine après l’arrosage et le soleil, brulant n’arrangeait en rien la situation. Les paysans qui ont semé trop tôt leur arachide ne savent plus ou donner de la tête.
Ramadan rime avec journée continue. Nous travaillions des fois jusqu’à 14h, particulièrement les premiers jours. Plus on avançait dans le calendrier, moins ça devenait possible. Il arrivait des jours où j’étais déjà K.O avant même midi. Il faut dire que e n’est pas facile de mener un activité physique soutenue en ayant le ventre vide et la gorge sèche. C’est ce dernier point qui m’affectait le plus. Les après midi étaient réservé pour le repos. Moi qui ne faisait que très rarement la sieste, je me suis donné à coeur joie.
Août: Rupture: après un aïd inoubliable où tous les membres de la famille étaient présents, je suis allé rendre visite à la belle famille à Mbour. Séjour inoubliable tout comme le retour au village l’a été mais cette fois ci d’une façon plutôt négative. A peine arrivé que j’apprends par la principale intéressée que notre y idylle touche à sa fin. Une soirée toute pourrie comme jamais je ne voudrais en vivre une autre.
Cambriolage : un matin très tôt, alors que j’inspectais les pépinières, je remarque que quelque chose manquait dans le décors. Je m’arrête, regarde plus attentivement et remarque qu’il n’y avait plus que le petit panneau solaire. Ou peut bien être le grand. Con que je suis, je me dis que c’est peut être le vent qui l’a déplacé. Je fis alors le tour de la case d’à coté mais rien. Je me dis non mauvaise hypothèse, seul un vent assez violent peut déplacer ce panneau solaire et je l’aurais senti si c’était le cas. Je regarde alor de plus près et là je remarque que le scotch qui liait les deux fils était défait. Du coup mon coeur se mit a battre à 100 à l’heure, je me rendis enfin compte qu’on a été visité. J’ai alors compris pourquoi les chiennes étaient aussi agitées la nuit passée. Et dire que je suis sorti et que je suis venu jusqu’à même pas deux mettre des panneaux. J’ai allumé ma lampe torche, éclairé le poulailler, puis je suis retourné me couché. Lorsque on a regardé les alentours, nous avons trouvé des empruntes de pas ( pieds nus) que nous avons suivies jusque dans un champ à coté du nôtre. Après les avoir perdu sur les parties enherbées, nous les avons retrouvées sur une piste qui menait ur la bitume et là on les a perdu définitivement.
Septembre: La Tabaki approche, et nous ne sommes plus que deux. Nos sourga sont réparti en Gambie pour fêter l’Aïd chez eux. Et avec le vol du mois derniers, il était hors de question de laisser le champ sans surveillance donc il fallait que quelqu’un passe la fête sur place. J’ai donc décidé de rester. Ce fut mon tout premier Tabaski sans la famille. Un ô de solitude encore pire que pour le 31 décembre. Je ne me suis même pas fait beau pour aller à la prière; et la place de la savoureuse viande de mouton, j’ai en du poulet.
Octobre: ils ne reviendront pas. En partant ils ont dit qu’ils allaient revenir dans 21 jours mais bizarrement ils n’ont laissé aucun effets personnels après leur départ. Après un mois d’absence, ils n’ont fait aucun signe, même pas un coup de fil pour dire qu’ils sont bien arrivé. Maintenant c’est certain, ils ne reviendront plus, en plus nous nous trouvions dans la période idéale pour engager les différentes campagnes et faire de bon coup. Mais hélas sans main d’oeuvre, il est difficile de mener à bien une campagne
Novembre: « je n’attends personne pour travailler« , Pa 5 ans et demi a dit. Sur ce nous avons pris le problème à bras le corps. Pelles et brouette sont de sortie. Un chantier gigantesque nous attendait, un kilogramme de semence d’oignon à mettre en  pépinieres. Pendant cette période, j’étais tellement fatigué que je pouvais m’endormir pour 30mn seulement.
Décembre : arrivée de renfort. Heureusement nous avons reçu du renfort. Un jeune baye Fall très sympathique et surtout travailleur nous a rejoint. Son arrivée a donné un coup de boost au travail entrepris jusque là. L’arrosage était plus rapide, nous avons enfin pu accélérer le repiquage des tomates, même la cuisine prenait moins de temps.
31 décembre: encore un autre réveillon au village. Mais cette fois ci je n’ai plus le seum et je ne me sens plus seul. Quelque chose a changé en moi, la foi. J’ai pu voir de quoi j’étais capable quand on est seul et je sais et dorénavant, je saurais ce dont je serais capable quand j’aurais une équipe de quatre personnes motivée.
Cette année n’a pas été exceptionnelle mais je ne m’en plaindrais pas, d’autres ont connu pire. J’ai connu beaucoup d’échec,des moments de doute, des moments de solitude, des moments de fatigue extrême, mais j’ai aussi appris un mot dont la signification m’a beaucoup marquée, la résilience. Cette année 2015 débute plutôt bien, je me sens hyper motivé. J’éprouve du plaisir dans me différentes activités. C’est le moment ou jamais de me prouver à moi même que la voie pour laquelle j’ai optée peut m’amener à à bon port. Je sais aussi que la route est longue, alors il ne vous reste pus qu’à me souhaiter bonne chance.
Bonne année 2015


Planches et pépinières, la campagne du violet de Galmi a déjà démarré

Pépinières de violet de Galmi (oignon)

Ça a commencé avec 36 mètres carrés, puis 25, puis 12, puis 54, puis… j’ai arrêté de compter. Plus on avançait, et moins j’avais l’impression que le pot de semence d’un kilogramme de violet de Galmi (oignon) allait se vider. C’est que mettre 1000 grammes de semence en pépinières n’est pas une chose aisée car dans un gramme de semence, il y a environ 250 graines;  et je ne vous parle même pas du travail préparatoire que tout cela requiert.

Quand on a commencé la nurserie, nous n’étions que deux, mon père alias Pa 5 ans et demi (c’est comme ça qu’il souhaite qu’on l’appelle) et moi. Nos deux sourga (employés) gambiens étaient rentrés à l’occasion de la Tabaski et, à ce propos, il ne se sont toujours pas de retour. Et comme Pa 5 ans et demi a l’habitude de le dire : Je n’attends personne quand c’est l’heure de travailler, ne m’attendez pas quand il faut manger, il a décidé qu’il fallait impérativement commencer à préparer le terrain pour être parmi les premiers sur le marché. On s’est donc mis au boulot. Comme nous étions au début du mois de novembre, cela veut dire que l’hivernage a tiré sa révérence depuis deux mois, Il a d’abord fallu que l’on humidifie l’endroit qui allait accueillir les pépinières afin de rendre le travail de la terre plus facile. Rien de très difficile puisque nous disposons de motopompes et d’assez de tuyaux pour emmener l’eau un peu partout dans le champ. Une fois la pré-irrigation finie, c’est là que commence le travail de titan. L’endroit choisi était recouvert d’herbes, comme la totalité des parcelles inexploitées. Il fallait donc désherber avant de pouvoir y mettre quoi que ce soit. Heureusement pour nous, nous avions remis sur pied notre motoculteur, une marque chinoise, mais vraiment très solide. Cette précision est importante vu qu’en Afrique tout ce qui est made in Chine est généralement de la pacotille. Cette machine marche au gas-oil a un refroidissement à eau injectée; ce qui veut dire que temps que vous avez de l’eau à côté, la machine ne sera jamais en surchauffe. On a donc franchi cette étape sans difficulté; il nous a fallu à peine une heure pour tout débroussailler.

Pied de tomate atteint par des nématodes
Pied de tomate atteint par des nématodes

La place que l’on a choisie pour la nurserie n’a pas été prise au hasard. Quatre mois auparavant, nous y avons cultivé de l’arachide. Malheureusement, dans cette partie du Saloum et presque un peu partout, nos sols sont infestés de nématodes (insectes parasites invisibles à l’œil nu, qui attaquent les racines de la plante l’empêchant ainsi de s’alimenter convenablement). Or l’arachide est un piège à nématodes; donc cette parcelle est l’endroit idéal pour accueillir des pépinières. Une fois le désherbage fini et le sol ameubli par la même occasion, commence l’une des parties les plus difficiles, le début des travaux manuels.

Planches espacées de 50 cm constituant les allées
Planches espacées de 50 cm constituant les allées

On commence d’abord par délimiter les planches. A l’aide d’une règle en bois, nous mesurons les planches, généralement 5 m de long  pour 1 m de large. Vous pouvez faire autant de mètres que vous souhaitez pour la longueur, mais pour la largeur il est déconseillé de dépasser un mètre car cela causera des difficultés lors du semis. Nous avons choisi de ne pas faire des planches super longues pour faciliter l’arrosage. Oui il faut tout prévoir à l’avance, sinon les difficultés s’accumuleront et vous ne serez pas efficace à 100 %. Une fois les planches et les allées délimitées, il faut commencer à sortir les formes. Étapes très importante puisque la forme change selon la saison. En hivernage on surélève pour éviter la stagnation de l’eau de pluie et en saison sèche, c’est le contraire. Ensuite il faut retourner le sol. La encore vous avez deux options, la pelle carrée ou le « gabe ». Pour la première on avance à reculons et le contraire pour le second. Ce n’est qu’après avoir franchi cette étape qu’on passe à l’enfouissement de l’engrais organique (très important) et ou chimique. En ce qui nous concerne, on a fait les deux. Comme le dépôt de fumier était un peu éloigné  et qu’il faillait absolument en mettre, j’ai pris la brouette et fais des va-et-vient  incessants. J’en ai poussé des brouettes, à tel point que je ne ressentais plus mon dos; à mon âge, vous vous rendez compte! Vous pensez que c’est fini, oh non pas encore, après l’enfouissement, il faut tirer à la règle pour niveler la planche. Il est très important que la planche soit bien nivelée, sinon vous risquez d’avoir des défauts d’arrosage, l’eau n’allant que d’un seul côté. A ce propos, avant de commencer toute activité agricole, il faut toujours repérer la où les différentes pentes dominantes et en tenir compte lors de la préparation du terrain  A partir de cette étape, c’est à dire l’enfouissement, vous pouvez vous estimer à mi-chemin. Maintenant il ne vous reste plus qu’a semer.
Mais voilà, on ne sème pas n’importe comment non plus. On ne sème pas à la volée comme on le faisait jadis. Non, là on fait sortir de petits sillons dans lesquels on met un insecticide (Furadan la plupart du temps). On prévoit un écart d’environ 20 cm sur la largeur de la planche. L’écartement est très important, car il permet aux jeunes plantules de se développer normalement et vous facilite le travail lors du grattage. Pour l’oignon, vous pouvez diminuer l’écart entre les lignes jusqu’à 10 cm, car l’épaisseur de feuille est assez fine pour vous le permettre. A propos des sillons, il ne faut pas qu’ils soient trop profonds. La semence est composée de toutes petites graines; les enterrer en profondeur risque de provoquer des retards de germination, voire un échec de la pépinière. Lors du semis, il est aussi préférable de diminuer la densité des graines. Dans le cas de l’oignon comme du chou, il est difficile de séparer les graines les unes des autres car elles sont très petites donc il faut avoir la main légère au moment de les mettre dans les sillons. Sinon lorsqu’elles sont trop serrées, les plantes auront du mal à croître toutes normalement. Donc les plus fortes le feront au détriment des plus faibles qui vont fondre petit à petit. C’est ce qu’on appelle la fonte de semis. Et comme le pot de semence est extrêmement cher, 40 000 francs les 500 gr, il faut éviter tout gâchis.
Une fois le semis terminé, on recouvre les sillons avec de la terre, du sable blanc ou du terreau si votre terrain est argileux, et on plombe le tout avec d’une planche ou de tout autre objet assez lourd à la surface plate qui pourra damer le sol. Étape très importante,  car l’oublier peut conduire à l’échec de la pépinière. Maintenant il ne reste plus qu’à recouvrir les planches par un tapis herbacé et à arroser quotidiennement jusqu’à la germination (entre 4 jours et une semaine cela dépend de la qualité du fumier).

Ça y est, maintenant vous connaissez les différentes étapes pour faire une planche. Après la germination commence un autre travail tout aussi délicat et qui requiert beaucoup d’attention, car il va falloir arroser quotidiennement, éliminer les mauvaises herbes, gratter les planches au moins une fois par semaine et surtout ne pas oublier les traitements phytosanitaires, une fois par semaine, en guise de prévention.  Malheureusement, beaucoup de paysans ne maîtrisent pas assez ces techniques essentielles pour mener à bien une campagne. Ils sont obligés d’aller acheter des plantules qui sont livrées dans de très mauvaises conditions. Cette années, nombreux sont ceux qui ont tenté de faire eux-mêmes leur propres pépinières et qui ont échoué. Rien qu’hier, une connaissance me confiait avoir ainsi perdu toutes les pépinières qu’il avait faites. Un échec total qui représente une triple perte, de l’énergie, de l’argent et un retard sur la campagne. En ce qui nous concerne, alhamdoulilah, tout s’est très bien passé et on a déjà débuté la phase de repiquage.


Une histoire de Tiébou dieune

Je crois vous avoir déjà parlé de mon amour pour le Tiébou dieune. Ce fut lors d’un billet sur la ville de saint-Louis où j’en ai brièvement parlé. Alors aujourd’hui c’est le moment de vous raconter une expérience un peu particulière.

Dans la vie j’aime particulièrement trois choses. La Sexion d’assaut, Naruto et le Tiebou dieune. Si les deux premiers sont récents, mon histoire avec le Tiebou dieune date de fort bien longtemps pour ne pas dire depuis toujours. Je me rappelle que étant petit, j’en raffolait à telle point que j’étais très souvent le dernier au bol. Ce qui exaspérait mon père ce n’était pas le fait que je fasse la même chose en dehors de la maison mais surtout que je n’aimais pas la plupart des autres plats qu’on cuisinait à la maison; particulièrement ce qu’on appelle  les « Niari tchine » (plats accompagné de sauce, Thiou, Domada, Mafé Yassa etc). En fait aimer n’est pas le verbe qui convient; je dirais plutôt détester. Très souvent, quand on cuisinait ces plats, il m’arrivait de faire semblant de manger. Je prenais une bouchée, faisais semblant de l’avaler, puis je disposais discrètement plus de la moitié à coté de mes frères et soeurs tout en continuant de faire semblant de mastiquer. Mais quand il s’agissait du Tiébou dieune, plus question de simuler. J’y allais à fond à tel point que mon père, encore lui, me disait: Tu as intérêt à avoir les poches pleines si tu veux manger du tieb tous les jours.  A cette période je ne me souciais guerre de ce que cela pouvait bien signifier. Par contre il y a une phrase que j’ai tout de suite comprise et qui m’a beaucoup marquée. Ma mère me disait très souvent que si je voulais manger du bon  Tiébou dieune il faudrait que j’épouse une Saint-louisienne. La légende dit que c’est elles qui cuisinent le mieux le tieb. Et je confirme; celui de ma mère est tout juste exceptionnel de même que celui de ma grand mère. J’ai donc grandi avec cette idée dans un coin de ma tête.
Avec le temps, mon amour pour ce plat n’a fait qu’augmenter. Cependant mon désamour pour les autres a diminué mais pas au point de disparaître complètement. Heureusement je suis issu d’une famille qui aime bien ce plat et qui le prépare plusieurs fois par semaine. Sachant qu’on le cuisine un jour sur deux…  Ah ou j’allais oublier de vous faire une petite précision. En fait il y a trois type de Tiébou dieune: Tieb bou honk, mon préféré, préparé avec de la tomate le tieb prend une couleur rouge. Ensuite il y a le Tieb bou weh, cuit sans tomate. Utilisez de la fleur d’oseille blanc en guise de bissap vous m’en direz des nouvelles. Et le meilleur pour la finir; enfin selon la majorité et je dois préciser que je n’en fais pas parti, le Tiébou diaga, de meme couleur que le Tieb bou honk mais servi avec de la garniture. Vous pouvez y mettre tout ce que vous voulez, fruits de mer, boulettes de poisson etc, du moment que c’est compatible avec le plats vous pouvez laisser libre court à votre imagination. Je disais donc que sachant qu’on le cuisinait une fois sur deux, je savais déjà quels jours de la semaine j’allais me régaler. Cependant, il arrivait que mes certitudes soient tempérées. Très souvent sur le chemin du retour de l’école, la senteur des cuissons des voisins venait souvent troubler mon odorat. Hé oui je commençais déjà à humer l’air à la recherche de cette odeur si particulière bien avant d’arriver chez moi. Très souvent , à la place du Tiebou dieune tant désiré, il me parvenait ces plats qui je n’aimais pas du tout, genre Tiou, Domada, Yassa. Et à chaque fois que cela arrivait, je devenais confus, je ne cessais alors de me poser des questions et je n’étais plus sûr de ce qu’on allait me servir que une fois devant le bol. Heureusement pour moi je n’ai étais déçu que très peu de fois.
Il n’y a pas si longtemps de ça, j’ai tenté une expérience inédite. J’ai essayé de cuisiner du Tieb. Comment en suis-je arrivé là? Disons que j’étais dans un endroit où on était que deux personnes, mon père et moi. Et de nous deux il fallait forcément qu’il y et quelqu’un qui cuisine. Donc voilà comment j’en suis arrivé là. Généralement les hommes ne cuisinent pas. Cette tâche est réservée aux femmes. Quand on rentre dans une cuisine, la plupart du temps c’est pour aller piocher quelque choses dans le frigo. Sauf que quand il n’y a pas de femmes dans l’environnement immédiat et que le vieux se refuse à l’idée d’engager une bonne (trop couteux…, ça ne sert jamais ce qu’on désire vraiment… ça cause très souvent des problèmes) il faut se retrousser les manches et se livrer à cette activité oh combien difficile. J’avais la chance d’avoir du une expérience culinaire lors de mon séjour à Casa. J’arrivais à peu près à bien cuisiner le Yassa poulet, les Vermicelles et d’autres plats à base de sauces. Donc je n’étais pas en terrain inconnu. Ce qui m’a le plus aidé c’est que ici on ne se tue pas à cuisiner des trucs trop compliqués. On ne cuisine généralement qu’un seul plat, le Kaldou, qui en passant est très facile à cuisiner (riz blanc accompagné d’une sauce à laquelle on ne met que ce qu’il faut d’huile). Ce qui me manque le plus quand je suis ici c’est le Tiébou dieune de chez moi. Maintenant la fréquence a fortement diminué. D’un jour sur deux, on est passé d’un samedi sur deux. Alors un beau matin, je me suis dit qu’il est temps que je m’attaque au sacro-saint de la cuisine sénégalaise. Mais ne sachant quel résultat j’allais obtenir, j’ai attendu que le vieux parte en voyage et que je sois tout seul pour m’y essayer Comme ça au moins, je ne me foutrais pas la honte devant tout le monde. Je me suis donc mis devant le fourneau. Sans demander de l’aide à personne, j’ai établi ma propre logique du procédé qu’il fallait suivre pour réussir un tieb normal. J’ai d’abord préparé ma sauce; en plus ce jour j’avais reçu de bons poissons. Une fois terminé j’ai enlevé les poissons ( je n’avais pas mis de légumes, de toute façon à l’époque je ne les apréciais  pas vraiment) puis je l’ai mélangée avec le riz préalablement cuit à la vapeur. J’ai laissé mijoter jusqu’à ce que j’estime que tout est cuit, et là j’ai servi. Voilà c’était aussi facile que ça. Aucune indication sur la quantité d’eau et d’huile. Qu’en est il du résultat ? Et bien c’était un peu bizarre. A l’époque j’avais pris une photo histoire d’immortaliser ce moment mais hélas je n’ai plus la photo en ma possession. Comment vous le décrire?…
Imaginez du tieb, le plus banal qui soit, puis visualisez du poisson disposé un peu n’importe comment par dessus. Ça y est. C’est exactement ce à quoi ressemblait mon tout premier Tiébou dieune. Voici venu l’heure de la dégustation. Je savais d’avance que ça ne pouvait avoir le même gout que ce que j’avais l’habitude de manger. Rien que la vue offerte risque de décourager les plus grands amateurs mais il fallait quand même que je le mange puisque je l’ai cuisiné. A la première cuillerée, je n’ai rien senti de spécial, mais vraiment rien. Ce n’était ni bon ni dégueulasse, seulement, le riz n’était pas assez bien cuit et il manquait un peu beaucoup de sel. Comment le decrirais-je? C’était… « mangeable »! Oui voilà c’était tout juste mangeable. Alors je l’ai mangé, pas comme de la même façon que ceux qu’on cuisinait à la maison. Non j’ai mangé calmement sans y prendre un plaisir particulier. Après avoir fini, j’ai eu un sentiment de fierté parce que j’y suis arrivé par moi même, sans aucune aide ni indications. Et je savais déjà que les prochains seraient meilleurs; ce qui fut le cas. Il me reste juste à améliorer la présentation et diversifier les les légumes mais sinon les derniers Tiébou dieune que j’ai cuisinés sont plus que mangeables.
En parlant de décoration, j’ai récemment publié une photo de certains plats plutôt réussi sur facebook sous le #Proudlycuisinéparsamabopp et mes amis se sont mis a se moquer de ces plats un peu bizarre qui ne ressemblaient pas vraiment à ce qu’ils ont l’habitude de manger. J’ai alors rigolé avec eux tout en me disant: si seulement vous aviez vu mon tout premier Tiébou dieune.


Je déteste les médocs

 

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Tout a commencé avec une crise de palu, la pire que j’ai eu. C’était pendant les vacances scolaires, je devais avoir 12-13 ans. Cela faisait déjà plusieurs jours que j’étais alité et que j’avais des difficultés pour m’alimenter correctement. La nourriture était devenue fade, sans saveur. J’avais la langue amère, les plats que l’on me préparait n’avait aucun gout à mes yeux. La seule chose que je parvenais à sentir c’était le goût de ma boisson préférée, le Fanta. Du coup j’en avais souvent une bouteille à la main que je sirotais,  lentement, très très lentement. Vu mon état, on proposa de prendre un traitement choc, un médicament réputé très efficace contre les maux de tête. Le problème c’est qu’il était composé de trois comprimés aussi gros que les pouces de ma main. Je savais que je ne réussirai jamais à faire passer un truc pareil dans ma gorge. Alors j’ai hésité, longtemps, je tenais toujours ces comprimés dans ma main, dans l’autre, un verre rempli de Fanta. Ça a duré des minutes et ça aurait pu durer des heures si on ne m’avait pas forcé la main. Je réussis à boire le premier non sans difficulté. J’avais dans ma bouche le goût désagréable du médicament, j’avais le sentiment qu’il était coincé dans ma gorge, mon ventre était en ébullition comme s’il était prêt à rendre tout ce qu’il renfermait et il me restait encore dans la main, deux autres comprimés à boire. J’ai encore attendu, on m’a à nouveau forcé la main et là ce fût la catastrophe. J’ai tout rendu, le premier comprimé, la boisson et le peu d’aliment que j’avais réussi à avaler. C’était pas beau à voir. On me ramena alors au dispensaire.

L’infirmier qui était chargé de me faire une injection avait toutes les difficultés du monde pour trouver une veine. Pourtant, il avait serré très  fort mon avant bras, regardait de gauche à droite, de bas en haut, tapait parfois dessus pour provoquer je ne sais quelle réaction ; mais rien n’y faisait, il ne voyait rien du tout. Il était là devant moi, avec sa seringue, hésitant, tâtonnant. Il se décida enfin, enfonça l’aiguille dans ma peau, puis la retira. Ça ne devait pas être le bon endroit. Il recommença encore et encore et encore, s’arrêta, me fixa d’un air étonné. J’étais là, le bras tendu, le visage stoïque, comme un présent absent. Je ne ressentais rien, rien de tout ce qui venait de se passer. Je n’avais pas mal. Alors il me posa cette question: « Boy da nga toul? » ( le « Toul » est un gris-gris qui procure une protection contre les armes blanches et en général les armes créées par l’homme). Aujourd’hui quand j’y pense, je ne peux m’empêcher de rigoler, mais à cette époque j’en avais ni l’envie ni la force. Je lui fis alors un signe négatif de  la tête. Après quelques autres tentatives ratée, il a finalement réussi à trouver ce qu’il cherchait. Moi par contre je n’étais pas encore sorti du calvaire.
Après avait reçu l’injection, j’ai voulu me lever; ce fut le noir total. On aurait dit que quelqu’un avait mis mon cerveau en position off. J’étais dans les vapes. Je ne voyais plus rien, j’entendais juste des voix à peine audibles. J’avais l’impression d’être transporté par des vagues. Je me suis réveillé quelques minutes plu tard, allongé sur un lit. Sur ma gauche un ventilateur m’envoyait un vent frais très agréable. Je suis resté couché pendant un moment histoire d’éviter toute rechute puis j’ai enfin pu quitter le dispensaire.

Depuis, j’ai une sainte horreur des médicaments; des comprimés pour être plus précis.  Pour vous faire une idée quand je tombe malade je préfère qu’on me pique les fesses, que je marche comme un canard pendant plusieurs jours plutôt que d’avaler ces trucs au goût affreux. Dieu merci, ces dernières années, je n’ai pas eu à beaucoup en boire. J’ai réussi à lui échapper pendant trois longues années. Haaa le paludisme, cette maladie qu’on négligé  si souvent et qui pourtant, fait plus de victimes que le SIDA. Elle adorait me tenir entre ses bras, me malmener pendant au moins une semaine puis elle me relâchait encore plus faible qu’un gars qui a jeûné plusieurs jours non-stop.
Le palu pour moi c’est comme cette ex petite amie envahissante dont on arrive jamais à se débarrasser. Tu penses l’avoir perdu de vue, tu commences à reprendre gout à la vie et boom la voilà qui réapparaît comme par enchantement ou plutôt mauvais tour, te ramène dix pas en arrière et te refait vivre des moments que tu aurais souhaité oublier. Cette ex, j’ai pourtant réussi à la semer pendant trois longues années. Comment j’ai fait? Et bien je suis parti au Maroc puis je suis revenu. Oui c’est aussi simple que  ça. En fait au Maroc, il y a des moustiques, mais bizarrement il n’y a pas de paludisme. Allez y comprendre quelque chose. Mais depuis que je suis rentré, j’ai peur d’une chose, retomber malade. Je sais que ça va arriver tôt ou tard et que ça risque être violent alors je croise les doigts et j’essaie de ne pas trop y penser.
Ces derniers jours je ne me sens pas bien. J’ai ressenti
dans mon corps tous les symptômes du palu, courbatures, fièvre, maux de têtes et bizarrement, maux de ventres et diarrhée étaient de la partie aussi. Je suis allé faire un test au dispensaire du coin et à ma grande surprise, c’était négatif. Je n’avais pas de palu mais autre chose. On m’a prescrit des médocs contre les maux de ventre et la diarrhée . J’aurai bien pris à la place une piqûre mais bon je n’avais pas le choix. En tout cas quelque soit le truc que j’ai chopé, j’ai morflé. J’ai perdu beaucoup de poids à tel point que mon père m’a une fois dit pour plaisanter:  » va mettre un truc sur toi, tu ressemble à un biafrais ». Depuis je suis rentré à Kaolack pour reprendre des forces et récupérer parce que à Koutango quand t’es pas à 100% de tes moyens, tu deviens un boulet pour les autres. Le coté positif dans tout ça c’est que je me suis remis à écrire. Ça fait un bon bout de temps que je n’ai rien publié sur mon blog, manque d’inspi, manque de temps. Il a fallu que mon ex ou quelque chose qui lui ressemble pointe le bout de son nez pour que je me relance à nouveau.


Top 10 des meilleurs shinobi dans l’univers de Naruto Shippuden

Ce Samedi 10 août est une journée spéciale top 10 sur mondoblog. j’ai donc pensé à faire une liste de personnages que je considère comme les plus puissants shinobis dans l’univers de Masashi Kishimoto, Naruto Shippuden. Je suis sûr que certains fans de l’anime qui liront ce classement ne seraient pas d’accord car des personnages puissants, il en existe une tonne. Si toute fois vous faîtes parti de ce lot je vous invite à laisser un commentaire avec votre propre classement. Alors à vos kunai et Ikuzu datébayoooo!!!!

I) Uchiha Madara

Uchiha Madara

Le fondateur du clan Uchiha est sans conteste le plus puissant ninja de tout l’anime. Déjà qu’il possède le Mangekyo Sharingan qui lui concède un avantage non négligeable sur les autres mais avec le Rinnegan il est quasi invincible. D’ailleurs lors de son invocation sur le champ de bataille de la 4e grande guerre ninja, il a fait étalage de toute sa puissance. Même les Kagé s’y sont mis à cinq pour le combattre.

 

II) Hashirama Senju

Hashirama Senju

Le 1e Hokage et  fondateur de Konoha aurait pu occuper la première place de ce classement car il était l’ennemi juré de Madara Uchiha et le seul capable à lui tenir tête sur un champ de bataille. Il est non seulement le seul shinobi à maîtriser naturellement le Mokuton, mais aussi le seul qui a réussi à infliger une défaite Madara Uchiha.

III) Minato Namikazé

Minato Namikazé

Le feu 4e Hokagé et paternel de Naruto est de loin mon shinobi préféré. L’Éclair jaune comme on le surnommait était tellement rapide et puissant que les ennemis avaient pour consigne de fuir lorsqu’ils le rencontraient sur le champ de bataille. Sa technique de téléportation dépassait de loin toutes les autres. Il est aussi celui qui a sauvé le village de Konoha de la fureur de Kyubi, le démon renard à neuf queues.

https://youtu.be/bqkTarK72jQ?t=51s

IV) Pain (Nagato)

Pain (Nagato)

Son nom en dit long sur la psychologie de ce personnage. Fondateur et chef de l’Akatsuki, Nagato allias Pain possède le Rinnegan (le plus puissants des trois Dôjutsu avec le Sharingan et le Byakugan). Par la force de sa pensée, il parvient à manipuler six autres personnages, qui ont chacune une capacité spéciale (la résurection, absorption, invocation etc), qu’ils utilisent pour être les bras armées de sa divine colère. Oui Pain se considère comme un dieu; le dieu qui mettra un terme à la haine qui détruit le monde des shinobis. Le moins que l’on puissent dirent, c’est qu’il est vraiment balèze.

V) Itachi Uchiha

Itachi Uchiha

Un des personnages le plus complexe de tout l’anime. Membre incontournable de l’Akatsuki (un groupe terrosiste composé de ninjas renégats qui chassent les Biju), Itachi est surtout connu pour avoir éliminé la totalité de son clan  à l’exception de son petit frère Sasuké. Tout petit, Itachi était un surdoué. Il a très vite maîtrisé son sharingan, à l’âge de 10 ans il est devenu Chunin et à 13 il faisait dejà parti des forces spéciales ANBU. C’est un spécialiste du Genjutsu (technique d’illusion) ce qui fait de lui un adversaire redoutable.

https://youtu.be/SfHU4naMnVQ

 

VI) Jiraya

Jiraya

L’un des personnages les plus loufoques de tout l’anime. Avec  lui c’est le rire garanti. Ero Sennin (Ermite pervers) comme l’appelle affectueusement Naruto était le Sensei de Minato, Nagato (Pain) et de Naruto. Il faisait parti des trois ninja légendaires de Konoha avec Orochimaru et Tsunadé. Malgré son côté un peu fou-fou, il n’en restait pas moins un shinobi redoutable. Même les membres de l’Akatsuki hésitaient à s’attaquer à Naruto lorsqu’il était sous sa garde et il a réussi à vaincre trois des six pantins de Pain. Hélas sa mort fût l’une partie les plus tristes de tout l’anime; j’ai même versé une larme 😉

https://youtu.be/v6sAWHCM23k

VII) Killer Bee

Killer Bee

Killer Bee est ce qu’on appele un Jinchûriki, un hôte du démon à queues. En général, les Junchûriki sont des personnes instables, mis sous étroite surveillance au cas où le démon qui a été scellé en eux pendrait le dessus. Mais Killer Bee est différents des autres car il a réussi à maîtriser la puissance de Achibi, le démon à huit queues. Déjà que les Jinchûriki sont considérés comme des armes de dissuasion par les différentes nations, alors celui qui est en parfaite harmonie avec son Bijû en devient encore plus puissant.

VIII) Sasuké Uchiha

Sasuké Uchiha

Depuis qu’il a quitté le village de Konoha et rejoint le diabolique Orochimaru, le petit frère d’Itachi a beaucoup changé. Avide de puissance, il a choisi le coté obscur de la force pour pouvoir se venger de son frère.  Bien qu’il ait beaucoup pris la grosse tête, qu’il soit devenu arrogant et prétentieux (je ne l’aime pas trop depuis qu’il a décidé de détruire Konoha et qu’il ait tenté de tuer à plusieurs reprises Sakura et Naruto), il est resté le digne héritier du clan Uchiha. Depuis qu’il a assouvi sa vengeance et hérité des pouvoirs de son grand frère, il est devenu presque aussi puissant que Itachi.

IX) Uzumaki Naruto

Uzumaki Naruto

L’ex cancre et toujours dernier de la classe a beaucoup évolué. Bien qu’il soit resté Genin (grade le moins élevé) alors que tous ces amis sont devenus Chunin voire Jonin,  Naruto est devenu l’un des shinobi le plus puissant de sa génération. Non seulement il a réussi à maîtriser en un temps record le mode Sennin (technique que Jiraya lui même ne maîtrisait qu’à moitié), mais tout comme Killer Bee il a aussi réussi à contenir la puissance de Kyubi, le démon renard à qui sommeille en lui. A lui tout seul, il a réussi à vaincre les six Pain et sauver le village de Konoha de la destruction.

X) Ataké Kakashi

 Ataké Kakashi

Difficile de faire un top 10 sans le personnage préféré de bon nombre de fans de la série. Bien qu’il ne soit pas du clan Uchiha, Kakashi est le seul shinobi à posséder le Sharingan sur son oeil gauche.  Il est aussi surnommé le ninja copieur car grâce à son Sharingan, il est capable de déchiffrer et de copier les techniques adverses. Mais Kakashi n’est pas qu’un simple copieur, c’est aussi un ancien membre des ANBU  de Konoha, son chakra est compatible avec trois des cinq éléments  naturels (Doton=terre, Suiton=eau, Raiton=foudre) ce qui est très rare et par dessus tout, il a réussi à éveiller le Mangekyo Sharingan (étape ultime de l’évolution du Sharingan) technique que même les certains des Uchiha ne parviennent pas à maîtriser.